3 févr. 2014

La philosophie d'entraînement de Karim Boubekri, coach U13 à la Saint-Charles de Charenton

Karim Boubekri est un des meilleurs entraîneurs formateurs en catégorie U13 que je connaisse.
Après avoir commencé à entraîner à Choisy le roi, il entraîne depuis plusieurs années les benjamins région à Charenton. Il a gagné deux titres successifs de Champion Régional Ile de France en benjamin (U13), un titre de champion de France avec la sélection du val de marne (en assistant de Michel Longuet) et plusieurs tournois nationaux et internationaux dans la même catégorie (Pacé 2010 et 2013, Ardres 2010 et 2013, Marseille 2012). Ces résultats viennent de l'important travail individuel qu'il effectue avec ses joueurs.
Il s'investit énormément avec ses joueurs. Sa seule ambition personnelle est la progression individuelle de ses joueurs. 
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Karim Boubekri (debout en haut à droite, à côté du numéro 12) 

Karim propose beaucoup de travail d'aisance avec le ballon pour tous ses joueurs (pas de différenciation par la taille du joueur!) et cela porte ses fruits.
Je lui ai donc demandé de me parler de son expérience:


Karim Boubekri:

" Ma réflexion sur le travail d'aisance avec le ballon notamment dans le dribble provient de mes propres expériences et de l'observation de matchs.

Ce travail a de nombreux avantages et permet notamment lors des matchs:  
  • De gagner les duels par une meilleure maîtrise des gestes techniques.
  • Une plus grande rapidité d'exécution .
  • De dissocier son regard du ballon afin d'effectuer une meilleure lecture du jeu.

J'ai commencé le basket en 1989 en catégorie Minimes.
A cette époque, mes camarades du collège et moi avions été marqués par le téléfilm "A toi de jouer petit" où le jeune Pete Maravich s'entraînait tous les jours avec son ballon et de toutes les manières possibles. 
Il y avait également Magic Johnson racontant dans "Always Showtime" qu'il était toujours avec son ballon et qu'il allait même faire ses courses en dribblant sur son vélo. 
On a donc voulu faire pareil pour progresser dans l'aisance et dans les duels. Cette expérience m'a persuadé d'une chose:
L'apprentissage et le perfectionnement du dribble passent par du volume et si possible un travail quotidien. 


L'idéal pour nos jeunes (U13) est selon moi d'effectuer 3 séances par semaine au moins.

Lors des entraînements, on alterne les situations contextualisées et décontextualisées. 

Le travail d'aisance décontextualisé peut se faire à différents moments:
  • L'échauffement des séances reste la partie privilégiée pour travailler le dribble. 
  • On incite également beaucoup les joueurs à travailler de manière autonome avant et après les entraînements quand les créneaux le permettent.  
  • Les jeunes doivent aussi travailler leur dextérité a la maison. Cela peut se faire sans dribble si l'espace ne le permet pas. On retrouve la fameuse philosophie homework basketball (Pistol Pete) propre aux USA. 
  • Lors des séances, les joueurs peuvent manipuler le ballon autour de la taille en même temps qu'ils écoutent les explications du coach. 
  • Les protocoles d'échauffement de match peuvent favoriser la répétition de gammes en utilisant par exemple un ballon chacun au lieu de tourner en V de manière classique.
Misant sur l'enthousiasme à cet âge, on propose souvent ce travail de dextérité et de dribbling sous la forme de concours, de relais et de situations ludiques.
D'un point de vue technique, les dribbles basiques doivent être enseignés: changements de main, in & out, etc. 
A l'instar de ce que font les américains, je pense que nos jeunes joueurs doivent connaître les "moves" classiques permettant de gagner les duels balle en main: du "killer cross-over" de Tim Hardaway au "shamgod" de Bodiroga. Je préconise la diversité des "moves" dans les catégories jeunes afin qu'ils choisissent leur "move spécial" au fil de leur apprentissage. 

Concernant les situations contextualisées, je fait beaucoup de situations de 1c1 (par exemple, un contre un avec l'attaquant partant ligne médiane et le défenseur en face qui part sous le panier), de 2c2 et de 3c3 tout terrain. Je propose généralement du 5c5 sur la dernière séance de la semaine en fin de séance.
Charge a l'entraîneur de gérer l'utilisation du dribble des joueurs dans ces situations car selon moi le dribble reste un paradoxe. En effet un large volume permet une progression technique du dribble, mais on attend souvent que le joueur expert l'utilise avec parcimonie. C'est selon moi une des premières difficultés que rencontre le joueur en apprentissage.


Par expérience, je considère que l'été est la période idéale pour travailler ses dribbles, car les jeunes ont le temps et n'ont pas la charge du travail scolaire. J'aime ce côté "autodidacte" où les joueurs donnent libre cours à leur créativité en toute autonomie."
(NB: Pour info, Karim passe régulièrement ses journées en été sur des terrains extérieurs pour faire travailler les jeunes)  


J 'espère que ce partage d'expérience avec Karim vous a intéressé. 

J'attends vos commentaires.

SF
 
 
 

2 commentaires:

  1. Anonyme8/14/2014

    C'est un article intéressant car Charenton est plutôt réputé dans la formation des jeunes. L'aisance avec la balle, comporte-t-elle aussi les différents types de passes ?

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