28 mars 2014

Les facteurs biomécaniques clés d'un changement de direction rapide


Marshall et collaborateurs (JSCR 2014) ont étudié les facteurs biomécaniques clés pour avoir un changement de direction (CdD) rapide.

Au Basket-ball et dans beaucoup d'autres sports, une capacité de changement de direction rapide est importante pour réagir à une situation face à un attaquant ou à un défenseur. Aussi, pour développer cette capacité chez un joueur, il est nécessaire de connaître les paramètres cinétiques et cinématiques les plus importants d'un CdD.



MÉTHODE

L'étude consistait à enregistrer, à l'aide d'un système d'analyse du mouvement et d'une plate-forme de force, plusieurs paramètres biomécaniques lors d'une tâche de changement de direction avec un angle de 75°.






La population testée était 15 joueurs adultes élite de Gaelic Hurling (sport gallois et irlandais similaire au hockey sur gazon contenant beaucoup de changements de direction).

Les paramètres biomécaniques évalués lors de ce changement de direction étaient:
  • Force de réaction au sol
  • Puissance et moment de force (cheville, genou et hanche)
  • Angles genou, hanche, bassin et tronc
  • Rotation du pied dans le plan transversal
  • Temps de contact du pied

RÉSULTATS
Les résultats de l'étude montrent que le temps moyen pour effectuer le changement de direction est significativement corrélé (p < 0.01) avec les 5 paramètres suivants:
  • Moment de force max. des fléchisseurs plantaires de la cheville (Moy = 2.5 N/kg, r =0.77): un couple de force élevé lors la flexion plantaire de cheville est associé à un temps de CdD plus court
  • Puissance max. des fléchisseurs plantaires de la cheville (Moy = r = 0.77 et r =0.65): une puissance de cheville élevée lors de la flexion plantaire est associée à un temps de CdD plus court.
  • Temps de contact au sol (Moy= 371 ms r =-0.48):  un temps de contact au sol plus court est associé à un un temps de CdD plus court.
  • Inclinaison du bassin dans le plan frontal (Moy= 5.2°, r = -0.54): une petite inclinaison du bassin est associée à un temps de CdD plus court
  • Angle de rotation max. du thorax vers la direction finale (Moy= 4°, r = 0.51): une rotation du tronc plus grande vers la cible finale est associée à un temps de CdD plus court

On remarque que les deux meilleures corrélations apparaissent pour le moment de force max. et la puissance max. développés par les fléchisseurs plantaires (Triceps sural = soléaire et jumeaux).

Sasaki et coll. (JSSM 2011) avait également montré une corrélation entre le temps de CdD et le temps de contact au sol. Ils avaient par ailleurs observé une corrélation entre le temps de CdD et la flexion du tronc, ce qui n'a pas été retrouvé dans cette étude. Les auteurs expliquent cette différence par le fait que le CdD dans l'étude de Sasaki et coll. était de 180 ° (demi-tour).

Ces résultats suggèrent donc que les capacités à produire une force explosive au niveau de la cheville, à maintenir un bon contrôle du bassin et à réaliser une rotation efficace du tronc sont primordiales pour être efficace dans le changement de direction.

APPLICATIONS PRATIQUES

Les auteurs proposent des exercices suite à ces résultats:
  • pour développer les muscles de la cheville: renforcement musculaire et pliométrie avec notamment des exercices type: drop jump "cheville", saut de haie, hopping cheville...


  • pour développer le contrôle du bassin:  squat 1 jambe, réception de saut 1 jambe, hip bridge, pas chassés avec résistance

  • pour développer la rotation du tronc: exercice technique avec feedback du coach et de la vidéo



Bien évidemment, il ne faut pas oublier que les capacités cognitives (prise d'information, anticipation, temps de réaction, ...) de l'athlète sont primordiales dans la réalité du jeu pour une efficacité maximum (voir mon article: http://www.sfbasketballtraining.com/2013/11/quelles-differences-dagilite-entre.html ).


Voici le résumé en anglais. 

Biomechanical factors associated with time to complete a change of direction cutting maneuver

Marshall, Brendan M; Franklyn-Miller, Andrew D; King, Enda A; Moran, Kieran A; Strike, Siobhán C; Falvey, Éanna C

Cutting ability is an important aspect of many team sports however the biomechanical determinants of cutting performance are not well understood. This study aimed to address this issue by identifying the kinetic and kinematic factors correlated with the time to complete a cutting maneuver. In addition, an analysis of the test-retest reliability of all biomechanical measures was performed. Fifteen (n = 15) elite multi-directional sports players (Gaelic hurling) were recruited, and a 3D motion capture analysis of a 75[degrees] cut was undertaken. The factors associated with cutting time were determined using bi-variate Pearson correlations. Intraclass correlation coefficients (ICC) were used to examine the test-retest reliability of biomechanical measures. Five biomechanical factors were associated with cutting time (2.28 +/- 0.11s): peak ankle power (r = 0.77), peak ankle plantar flexor moment (r = 0.65), range of pelvis lateral tilt (r = -0.54), maximum thorax lateral rotation angle (r = 0.51) and total ground contact time (r = - 0.48). ICC scores for these five factors, and indeed for the majority of the other biomechanical measures, ranged from good-to-excellent (ICC > 0.60). Explosive force production about the ankle, pelvic control during single limb support and torso rotation toward the desired direction of travel, were all key factors associated with cutting time. These findings should assist in the development of more effective training programs aimed at improving similar cutting performances. In addition, test-retest reliability scores were generally strong therefore motion capture techniques seem well placed to further investigate the determinants of cutting ability.

 

21 mars 2014

Méthodes pour améliorer la qualité gestuelle et la mémoire neuro-musculaire du tir!

Lors des entraînements, l'apprentissage du tir se fait souvent à vitesse réelle avec le ballon et avec le panier comme cible.

Or, à l'instar des arts martiaux où l'on apprend à faire le geste lentement mais parfaitement et sans adversaire, il est intéressant de proposer d'autres méthodes pour que le joueur se focalise plus sur la qualité gestuelle que sur le résultat.


La répétition d'une bonne gestuelle par ces méthodes va permettre de renforcer la mémoire neuro-musculaire et de stabiliser le geste dans le temps. Un très bon shooteur doit être capable de reproduire parfaitement son geste sur tous ses tirs.
 



  • Tirer au ralenti: A vitesse réelle, le cerveau n'a pas le temps d'utiliser les retours proprioceptifs au cours de l'exécution du tir. Le geste est trop rapide pour être modifié en cours de mouvement. Aussi, en faisant le geste au ralenti, on donne la possibilité au joueur de recevoir des feedbacks proprioceptifs et de prendre en compte ses retours d'informations pour corriger les éventuels défauts.
     
  • Tirer sans ballon: Mimez le geste. Les plus grands champions s'entraînent à faire le geste à vide. Paul Hoover a fait récemment une vidéo sur le sujet.



  • Tirer sans panier: dans ce cas, on peut donner un repère comme une ligne verticale sur le mur afin que le shooteur recherche une trajectoire droite (rectiligne). N'ayant pas de recherche de performance (marquer un panier), le joueur se focalise sur son mouvement. 

  • Tirer devant un miroir ou une caméra: faire le geste face a un miroir permet au joueur de prendre conscience de sa gestuelle et il peut en faisant le geste au ralenti se corriger en temps réel. La camera permet au joueur de se revoir tirer a posteriori. Cela lui permet, comme avec le miroir, de se rendre compte de sa gestuelle et de ses défauts avec l'aide de l'entraineur.

  • Tirer en fermant les yeux: Cette méthode permet de se concentrer sur les sensations de position et de mouvements du corps grâce au retour proprioceptif. On supprime les informations visuelles. Le joueur met toute son attention sur sa qualité motrice de tir et sur la mémoire neuro-musculaire.

  • Faire des leçons individuelles de tir: en golf, l'entraîneur donne une leçon individuelle au golfeur pour qu'il puisse progresser dans son swing. Ils vont ensemble sur le practice et l'entraîneur lui donne, après chaque swing, un retour pour corriger ses défauts. Il est intéressant de prendre un joueur pendant 15-20 minutes avant ou après l'entraînement pour le corriger sur chaque tir. Ne donnez pas trop d'informations. Concentrez-vous sur le(s) défaut(s) essentiel(s) dans un premier temps.

  • Proposer aux joueurs de se corriger entre eux: en mettant les joueurs par deux et en leur proposant de se corriger l'un l'autre, l'assimilation de la bonne gestuelle peut se faire plus vite. Le joueur apprend à observer les défauts du tir de son coéquipier et lui amène des corrections. Il y a alors une vraie prise de conscience de la qualité gestuelle. Quand un joueur peut apprendre à un autre joueur à tirer, il appréhende mieux ses propres défauts.

Il est primordial d'apprendre une bonne qualité gestuelle de tir. Le travail doit être dans un premier temps qualitatif puis on peut ajouter de la quantité de tir. La recherche de vitesse de tir ne doit pas être une priorité dans l'apprentissage. La vitesse s'envisagera dans un second temps.


SF




10 mars 2014

Jeunes basketteurs: Retournez jouer sur les playgrounds!

De nos jours, les jeunes basketteurs vont moins jouer sur les terrains extérieurs: les "playgrounds". Ils se contentent de leurs entraînements en club (2 à 3 par semaine) pendant la saison.  

Auparavant, les "pick-up games" sur les playgrounds (petits matchs improvisés: 1c1, 2c2, 3c3 ou 5c5) étaient fréquents. Lors de ces matchs, il n'y a pas d'entraîneur, pas d'arbitre, pas de parents. Cela implique une grande liberté d'expression et une autonomie du joueur.
Les jeunes passaient également du temps à travailler leur technique tout seul sans aucune limite de temps. Plusieurs études montrent d'ailleurs que le "deliberate play" ou "jeu délibéré" est un facteur important dans le développement du talent.

Les terrains extérieurs sont désormais désertés ou presque. Ces petits matchs en jeu libre ou ce travail technique en autonomie avaient pourtant plusieurs intérêts dans la formation des jeunes:


1. Constuire le mental: Confiance en soi, Estime de soi, Solidité mentale, Envie de gagner.

A travers les petits matchs sur les playgrounds, les jeunes développent leur confiance car ils peuvent prendre des initiatives, essayer des nouveaux gestes sans craindre de reproches des parents ou des entraîneurs. Ils se rendent compte qu'ils peuvent dribbler, tirer et marquer, gagner des matchs. Cela renforce l'estime de soi et le sentiment d'accomplissement. 
De plus, très souvent, si tu veux rester sur le terrain, il faut gagner. Cela apprend donc l'envie de gagner, l'esprit de compétition et la soif de victoire. Le jeu est souvent plus physique et ça chambre beaucoup. Le joueur s'habitue à jouer avec des fautes. Il renforce sa solidité mentale, sa dureté.


2. Développer la créativité, le QI basket.

Le fait de jouer libre permet de développer la créativité du joueur. Il peut essayer de faire des gestes ou des "moves" qu'il ne ferait pas à l'entraînement. Il développe ainsi ses habiletés techniques dans le jeu.
Les matchs se font sans systèmes donc le joueur doit apprendre à créer le jeu, à lire le jeu, avec ou sans ballon, pour que son équipe marque des paniers. Il se retrouve face à des situations qu'il n'a pas l'habitude de voir. Il mémorise toutes les situations et les meilleurs solutions à adopter lors de ces situations à partir des échecs ou des réussites qu'il a eu.


3. Développer les qualités techniques.

Travailler techniquement seul sur un terrain extérieur. Passer du temps à refaire un mouvement que l'on n'arrive pas. Cela permet d'assimiler réellement des mouvements techniques vus lors des entraînements ou lors des matchs professionnels. Jouer des matchs dehors assure également une grande liberté technique et beaucoup de possessions par joueur (possibilité de beaucoup dribbler, passer et tirer). Le joueur peut essayer un geste qu'il n'a pas l'habitude de faire en match et qu'il n'oserait pas faire devant son coach. Cela développe donc forcément les qualités techniques.


4. Développer les capacités motrices et athlétiques.

S'entraîner dehors, faire des matchs sur les playgrouds: tout ceci sollicite le physique du jeune. Par la diversité et la répétition des gestes techniques, le jeune joueur développe sa motricité. Sur les matchs en 1c1, 2c2, 3c3, le jeune réalise plus d'actions athlétiques (accélération, changement de direction ,saut,...) que lors de matchs en 5c5. Ainsi, il sollicite davantage son système neuro-musculaire et améliore ses qualités de puissance et d'explosivité.
Très souvent, les jeunes essaient de dunker ou d'attraper le cercle sur les terrains extérieurs. Ceci constitue l'équivalent d'un entraînement pliométrique. L'intensité est en plus maximale dans ce cas car le jeune se donne à fond pour dunker. Ce travail pliométrique participe ainsi au développement de la puissance et de l'explosivité.


5. Apprendre à défendre "dur"

Si tu veux rester sur le terrain, il faut défendre et défendre "dur". Il n'y a pas d'autre choix. L'équipe qui ne défend pas, ne gagne que très rarement des matchs sur les playgrounds.
Il faut apprendre à ne pas se faire passer en 1c1 car il n'y a pas d'aide organisée bien souvent. Si le défenseur du porteur de balle se fait passer, il y a très souvent panier.
Le joueur apprend aussi à ne pas laisser marquer de panier facile, à faire la faute plutôt qu'accepter de se prendre le panier.


6. Apprendre le travail d'équipe et la sportivité. Développer la sociabilité.

L'interaction avec les autres joueurs dans un climat où il est important de gagner mais où il n'y a finalement "rien à gagner" permet de développer le travail en équipe et la sportivité.
Les joueurs se conseillent les uns les autres. Ils s'entraident sur le terrain entre coéquipiers. Ils apprennent à travailler ensemble dans un but commun. Ils apprennent à respecter les adversaires.
Les petits matchs permettent de développer la sociabilité du jeune: jouer contre des personnes que l'on ne connaît pas, discuter avec eux et apprendre à les connaître.

7. Rester motivé, aimer le jeu et être heureux

Ces matchs améliorent aussi la motivation du jeune. Il a envie de progresser pour devenir meilleur, pour gagner les prochains matchs. La motivation devient intrinsèque. Le joueur joue pour "lui", et non pour ses parents ou pour son coach. Le jeune joueur apprend à aimer le basket-ball.
Enfin, le joueur est très souvent heureux après une partie de basket avec ses amis. Il se sent bien. Il s'est défoulé. Il y a un bien-être mental qui en découle.
When I talk about play, I am talking about kids playing by themselves and with no parents around telling them what to do or telling them to do this or that.  Some times it is referred to as free play.
Play allows kids to discover for themselves what works and what doesn’t and it allows them to develop skills they to compete with their buddies.
When I was growing up, if you couldn’t play at the level of the other guys, you didn’t get chosen on a team.  So if you wanted to play, you had to go practice by yourself until you could meet the standard.
You want a group to accept you, you had to prove yourself.
Play also allows you to free yourself to make mistakes trying things.  You throw a behind the back pass during a basketball game and it goes into the next yard, there is no parent or coach yanking you out of the game and screaming at you never to do that again.
You become creative and you learn to make adjustments.  If you are being coached all the time, it takes away some of that creativity.
The other thing about play is that it is just fun.  One of your trainers, Lance Goyke, is having some of his adults playing handball, soccer and hacky sack as part of their workouts and they are having a blast.
One of the best things I have done is to let the kids come and play for 20 minutes before we start training.  Since we train right after school, it allows them to release some pent up energy that they have been building all day at school and the result is that the training is better and much more focused.
They can play any game they want but everybody is included.
The other thing that we do is with my weightlifters, because they train 5 to 6 days a week,  is that on Wed we have play day.  They totally control it.  They control not only what they play but also how long.  It serves as a great recovery tool for their next workout.
- See more at: http://robertsontrainingsystems.com/blog/interview-grant-gardis/#sthash.SmDRMQPp.dpuf

When I talk about play, I am talking about kids playing by themselves and with no parents around telling them what to do or telling them to do this or that.  Some times it is referred to as free play.
Play allows kids to discover for themselves what works and what doesn’t and it allows them to develop skills they to compete with their buddies.
When I was growing up, if you couldn’t play at the level of the other guys, you didn’t get chosen on a team.  So if you wanted to play, you had to go practice by yourself until you could meet the standard.
You want a group to accept you, you had to prove yourself.
Play also allows you to free yourself to make mistakes trying things.  You throw a behind the back pass during a basketball game and it goes into the next yard, there is no parent or coach yanking you out of the game and screaming at you never to do that again.
You become creative and you learn to make adjustments.  If you are being coached all the time, it takes away some of that creativity.
The other thing about play is that it is just fun.  One of your trainers, Lance Goyke, is having some of his adults playing handball, soccer and hacky sack as part of their workouts and they are having a blast.
One of the best things I have done is to let the kids come and play for 20 minutes before we start training.  Since we train right after school, it allows them to release some pent up energy that they have been building all day at school and the result is that the training is better and much more focused.
They can play any game they want but everybody is included.
The other thing that we do is with my weightlifters, because they train 5 to 6 days a week,  is that on Wed we have play day.  They totally control it.  They control not only what they play but also how long.  It serves as a great recovery tool for their next workout.
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When I talk about play, I am talking about kids playing by themselves and with no parents around telling them what to do or telling them to do this or that.  Some times it is referred to as free play.
Play allows kids to discover for themselves what works and what doesn’t and it allows them to develop skills they to compete with their buddies.
When I was growing up, if you couldn’t play at the level of the other guys, you didn’t get chosen on a team.  So if you wanted to play, you had to go practice by yourself until you could meet the standard.
You want a group to accept you, you had to prove yourself.
Play also allows you to free yourself to make mistakes trying things.  You throw a behind the back pass during a basketball game and it goes into the next yard, there is no parent or coach yanking you out of the game and screaming at you never to do that again.
You become creative and you learn to make adjustments.  If you are being coached all the time, it takes away some of that creativity.
The other thing about play is that it is just fun.  One of your trainers, Lance Goyke, is having some of his adults playing handball, soccer and hacky sack as part of their workouts and they are having a blast.
One of the best things I have done is to let the kids come and play for 20 minutes before we start training.  Since we train right after school, it allows them to release some pent up energy that they have been building all day at school and the result is that the training is better and much more focused.
They can play any game they want but everybody is included.
The other thing that we do is with my weightlifters, because they train 5 to 6 days a week,  is that on Wed we have play day.  They totally control it.  They control not only what they play but also how long.  It serves as a great recovery tool for their next workout.
- See more at: http://robertsontrainingsystems.com/blog/interview-grant-gardis/#sthash.SmDRMQPp.dpuf
8. Faire le plein de Vitamine D!

Une exposition de 30 minutes par jour au soleil garantit, chez la plupart des personnes, une bonne réserve en vitamine D. La vitamine D est nécessaire à plusieurs actions physiologiques et à la robustesse du squelette humain.



Donc, jeunes basketteurs, retournez jouer sur les playgrounds s'il vous plaît!! 


SF

7 mars 2014

Paroles de Formateur: ITW Ron Stewart

On poursuit les interviews de Paroles de Formateurs avec Ron Stewart. Je pense que beaucoup d'entre vous le connaissent. J'ai souhaité lui poser des questions car Ron a formé et travaillé avec beaucoup de joueurs professionnels.




Ron fait un camp tous les étés en juillet (du 5 au 11 juillet cette année) pour les jeunes entre 9 et 14 ans. Pour s'inscrire, il faut aller sur Facebook: Ron Stewart Basketball Progress ou sur le site: www.ronstewartbasketball.com

Je vous laisse lire ses réponses. Je suis sûr que cela vous intéressera.


Stevy: Salut Ron, peux-tu te présenter rapidement et nous parler de ton expérience d'entraîneur?

Ron: Bonjour Stevy, je m'appelle Ron Stewart. Je suis né à New York. Je suis allé à St. John's Université où j'étais membre de l'équipe de Basket (capitaine la dernière année) qui était classée #1 aux USA et qui a accédé au Final 4.  J'ai eu mon bachelor (licence) en Service Social et mon master de Conseiller d'éducation.
Je suis arrivé en France en 1987-1988 à Levallois-Asnieres Basket Club en N1 et je les ai aidé à monter en Pro B l'année suivante, mais je suis retourné aux USA pour compléter mon diplôme de Master. Je suis revenu en France en 1992 au Levallois Sporting Club Basket pour être entraîneur des poussins et des benjamins. En 1993-1994, j'ai pris en charge les cadets et les espoirs et, en 1994-1995, je suis devenu assistant sur l'équipe Pro. En 1995-1996, je deviens entraîneur de l'équipe Pro en début saison et je reste à la tête de l'équipe jusqu'en 1997-1998. J'ai fait la moitié de la saison 1999-2000 à Saint Etienne. La saison 2000-2001, j'entraîne le Paris Basket Racing, puis en 2006 à Brest et 2007 le Paris-Levallois où j'ai fini en tant que directeur sportif jusqu'en 2013.
 
Stevy: Comme tu connais très bien l'Europe et les États-Unis, que penses-tu de la différence de formation entre les jeunes en Europe et aux États-Unis?

Ron: Je pense qu'en Europe les jeunes en sont là où les jeunes américains étaient il y a 20-30 ans. Cela veut dire des vrais "étudiants du basket" au niveau des fondamentaux et de la connaissance du basket. Je pense que le style de jeu NBA  qui mise sur le spectacle, notamment le jeu de un contre un, la percussion et les dunks ces derniers 20-30 ans a eu une mauvaise influence sur les jeunes basketteurs US. Aujourd'hui, ça s'améliore côté USA mais évidemment la formation des jeunes joueurs européen est à part égale avec celle des USA.
 
Stevy: Quelle est la principale différence entre les jeunes joueurs américains et européens (physique, technique, QI basket ou mentale)?

Ron: Je pense que la grande différence est le mental.  Les jeunes joueurs US sont très durs mentalement dû à la concurrence et l'envie de sortir de situations familiales difficiles. Physiquement, l'écart qui a existé côté USA est très réduite aujourd'hui. Techniquement et au niveau du QI basket, je donne un léger avantage aux jeunes Européens parce qu'ils pratiquent depuis toujours le basket comme il le faut, individuellement et surtout collectivement même s'il y a eu une légère influence américaine à un moment donné.

Stevy: Que penses-tu du niveau de jeu en NCAA (université américaine)? Pour un jeune joueur de basket-ball français, est il mieux d'aller jouer en NCAA ou de rester jouer en France si son but est de devenir professionel?

Ron: Le niveau de jeu NCAA s'améliore avec le retour à la qualité des fondamentaux, donc ils sont meilleurs techniquement et dans la qualité du basket collectif.
Je pense que l'aventure universitaire aux USA pour un joueur français qui a comme ambition de jouer au basket professionnellement n'est pas le bon choix, que ça soit pour jouer Pro dans son propre pays ou ailleurs.  "Out of site out of Mind" : j'ai vu pas mal de joueurs français embarqués dans cette aventure strictement pour le basket en pensant que ça serait plus facile de trouver une équipe Pro grâce à cette expérience US, et tout ce qui arrive est qu'ils sont oubliés des clubs. Les formations de haut niveau en France sont largement compétentes aujourd'hui pour inculquer les besoins nécessaires pour arriver à leur but de devenir Pro et ils peuvent être bien suivis et guidés de près. Maintenant, s'ils ont un double but, faire des études de haut niveau et en même temps jouer au basket à un bon niveau, je dirais oui. C'est une expérience très enrichissante au niveau de la langue, des études et du basket.

Stevy: En France, les jeunes joueurs (U23) n'ont pas beaucoup de temps de jeu en Pro A. Que penses-tu de cela?

Ron: Je pense que c'est vraiment dommage, même si ça change petit à petit pour les jeunes espoirs du basket français.  Même s'ils sont performants en espoirs, ils sont considérés comme trop jeunes et pas assez expérimentés pour avoir une vraie chance dans l'équipe Pro. Comment veux-tu qu'ils prennent de l'expérience s'ils n'ont jamais la chance de jouer en tant que joueur Pro? Je pense que le championnat espoir est trompeur parce que le plupart des joueurs espoirs n'ont pas grand chose en sortant. J'aimerais voir le championnat espoirs Pro A s'intégrer dans le championnat Pro B et le championnat espoirs Pro B s'intégrer dans le championnat N1, les deux championnats avec 2 renforts étrangers. On verra plus clairement qui sont les vrais potentiels et ils vont évoluer dans un vrai contexte Pro. Cela nécessitera  plus de matchs en Pro B et N1, sûrement 2 matchs par semaine, mais tant mieux pour les joueurs et les fans du basket. Il faudra aussi trouver une solution au niveau études mais pour enrichir le basket et les basketteurs, il faut faire quelque chose parce que surcharger les championnats Pro avec des étrangers moyens au détriment des jeunes espoirs du basket français n'est pas la solution. On ne devrait jamais voir quitter du territoire français un joueur comme Boris Dallo parce qu'aucune équipe Pro A ne veut lui faire confiance à cause de son âge. Poitier l'a fait mais, qui après?

Stevy: Selon toi, quelles sont les priorités dans le développement des jeunes joueurs?

Ron : L'importance des détails, que ça soit dans les fondamentaux individuels ou dans le collectif, et l'intensité d'exécution de ces fondamentaux. Ils auront un vrai bagage qui leurs permettront de progresser et d'évoluer dans n'importe quelle équipe avec n'importe quel entraîneur. En plus de cela, je dirais développer une vraie éthique de travail.

Stevy: Quelle est ta philosophie de jeu pour les équipes de jeunes? Utilises-tu plutôt des systèmes fermés ou des principes de jeu?

Ron : Ma philosophie était toujours le développement individuel de chaque joueur. Le jeu appartient aux joueurs. Lorsqu'ils ressentent que tu ne te fous pas d'eux et que tu es là pour leur réussite et pas pour le tien, ils crèveront pour toi et la, tu as des vrais soldats qui sont prêts à te suivre peu importe la philosophie. J'ai toujours construit mes types de jeu selon les joueurs que j'avais pour qu'ils s'expriment au mieux, en leur donnant toujours la liberté de s'exprimer, bien sûr avec quelques principes et quelques systèmes pour qu'ils puissent se retrouver dans des repères collectifs.

Stevy: A quel âge commences-tu à enseigner le pick and roll et les écrans non porteurs pour les jeunes joueurs?

Ron: Je pense que les écrans loin du ballon peuvent être appris au niveau des Benjamins. C'est une bonne suite dans leur évolution dans le mouvement sans ballon. Pour le pick and roll, ça serait plutôt au niveau des minimes, voire des cadets. Les joueurs trop jeunes n'ont pas la patience, ni la technique ni le physique pour vraiment l'exécuter comme il le faut.

Stevy: En défense, quelles sont les choses les plus importantes à enseigner aux jeunes joueurs?

Ron: Les choses les plus importantes à apprendre aux jeunes joueurs sont:
1) l'importance de "vouloir défendre" : cela peut leur permettra d'avoir une place dans une équipe même s'ils n'ont pas développé leurs qualités offensives
2) comment on défend techniquement: Position athlétique, déplacement, utilisation des mains
3) défense sur le porteur de balle (ballon - défenseur -panier) et loin du ballon, sur non porteur de balle (ballon -défenseur-panier)
4) forte communication verbale

Stevy: Combien de séances par semaine devrait s'entraîner une équipe de jeune (U15 ou U18) dans l'idéal?

Ron: U15 et U18 devraient s'entraîner 5 jours par semaine, entraînements individuels et collectifs confondus.

Stevy: Pendant les entraînements de jeunes, est-ce que tu utilises principalement des exercices de fondamentaux individuels, des matchs à effectifs réduits (1c1, 2c2 ou 3c3) ou des matchs en 5c5?

Ron: Chez les jeunes joueurs débutants comme expérimentés, on devrait toujours inclure un travail individuel qui évolue ensuite jusqu'au 5 contre 5. Pour les très jeunes, je miserai plus sur le travail individuel, et lorsque je monte en catégorie d'âge, plus de travail collectif mais jamais d'exclusion totale du travail individuel.

Stevy: Comment enseignes-tu le tir aux jeunes joueurs? Est-ce que tu continue à travailler la gestuelle de tir chez les U15 et U18?

Ron: Chez les jeunes, je leur fais déjà comprendre qu'un très bon shooteur est un joueur qui exécute une bonne mécanique de tir de manière régulière et constante. Ainsi, une fois que la bonne mécanique est acquise, la réussite est dépendante de cette bonne exécution mécanique, il ne faut donc jamais arrêter de la travailler.

Stevy: Quelles sont les qualités physiques nécessaires pour devenir un joueur professionnel?

Ron: Les qualités physiques nécessaires commencent déjà entre les deux oreilles. Si un joueur ne peut pas assimiler dans sa tête comment faire des choses individuellement et collectivement, il n'évoluera pas. En dehors de ça, il faut des bons appuis, des jambes et des fessiers forts et un bon gainage. Cela peut beaucoup aider l'évolution d'un joueur.

Stevy: Quelles sont les qualités mentales nécessaires pour devenir un joueur professionnel?

Ron: La qualité mentale la plus importante est la capacité d'un joueur à être "coachable". Si tu es capable d'écouter et d'exécuter, cela veut dire que tu peux apprendre, et si tu apprends, tu vas progresser.

Stevy: Penses-tu qu'il soit important de commencer à jouer au basketball à un jeune âge pour devenir un joueur professionnel? Quel est l'âge idéal?

Ron: Je pense qu'un joueur doit commencer avant 15 ans. Après ça devient très difficile parce qu'on a moins envie et moins de patience pour écouter. Bien sûr, le mieux est de commencer le plus jeune possible mais en équilibrant avec d'autres activités sportives ou d'autres activités, sinon le jeune peut se démotiver et arrêter à cause d'une saturation.

Stevy: Merci beaucoup pour tes réponses. Est- ce que tu as quelque chose à ajouter?

Ron : Je te remercie d'avoir pensé a moi. Pour les jeunes entre 9 et 14 ans, ne manquez pas mon camp de basket cet été du 5 au 11 Juillet 2014. Pour s'inscrire, il faut aller sur Facebook: Ron Stewart Basketball Progress ou sur le site: www.ronstewartbasketball.com

A bientôt

SF

3 mars 2014

Basketball & Physique: ITW Marco Sist, préparateur physique de Enel Brindisi - ITW Marco Sist: strength and conditioning coach at Enel Brindisi

Voici une nouvelle interview d'un préparateur physique: Marco Sist.
Marco travaille au sein du club d'Enel Basket Brindisi en LegaBasket Serie A (Italie).
Marco a un site internet avec beaucoup d'informations: http://www.sistmarco.com  (beaucoup de contenus en italien)





Stevy: Salut Marco, peux tu te présenter à nos lecteurs s'il te plaît? 
Stevy: Hello Marco, can you introduce yourself and tell us a little bit about your background? 
 
Marco : Salut Stevy! je suis préparateur physique venant d'Aprilia (Italie, Latina) et je travaille au sein du club de basketball Enel Brindisi qui évolue en première division italienne, la "Série A". C'est ma troisième saison ici! Avant de venir à Brindisi, j'ai aussi entraîné des nageurs et des joueurs de water-polo en plus d'autres équipes de basket (Virtus Basket Aprilia, AB Latina, Basket Latina) évoluant de la sixième à la deuxième division. J'ai une licence en Sciences de l'exercice et du sport ainsi que d'autres qualifications dans le domaine de la préparation physique avec l'institut Tudor Bompa, l'ISSA, la NSCA et l'association italienne des préparateurs physiques de basketball. J'ai un blog sistmarco.com dans lequel j'écris des articles sur différents sujets liés au basket-ball et au physique en général.
Marco: Hi Stevy! I’m a strength and conditioning coach from Aprilia (Latina, Italy) and I work at Enel Brindisi Basketball Club in Italian First Division “Serie A”. This is my third season here! Before moving to Brindisi I’ve also coached swimmers and waterpolo players besides other basketball teams (Virtus Basket Aprilia, AB Latina, Basket Latina) from the sixth to the second division. I have a Bachelor’s degree in Sport and Exercise Sciences and other qualifications in the field of strength and conditioning with Tudor Bompa Institute, ISSA, NSCA and Italian Basketball Strength and Conditioning Association.  I have a blog, sistmarco.com, where I write about different topics related to basketball and fitness in general.


Stevy: Quel est ton rôle en tant que préparateur physique dans ton club de Brindisi?
Stevy: What are your main responsibilities as a strength and conditioning coach in the club of Brindisi?

Marco: Mon rôle principal est de développer le niveau de condition physique des joueurs, pas seulement d'améliorer leur performance mais aussi de prévenir les blessures. Je suis aussi le lien entre le staff médical (médecins, kinés, ostéopathe) et le staff technique (coach principal et assistant) dans la gestion physique des joueurs. En lien avec le médecin, je fournis aussi aux joueurs des suppléments pour améliorer leurs récupérations et leurs performances, et je leur donne des conseils nutritionnels dans leur vie quotidienne. 
Marco: My main responsibility is developing the strength and conditioning level of the players not only to improve their performance but also to prevent injuries. I’m also the link between the medical staff (doctors, physiotherapists, osteopath) and the technical staff (head coach and assistant coach) in the players management. In accordance with the doctor I also provide players with different supplements to enhance recover and performance and give them some nutritional advice for their daily life.  


Stevy: Dans une semaine type, quel est le planning pour la préparation physique?
Stevy: In a week, what’s the usual planning/schedule for the physical conditioning part?


Marco: Pendant la pré-saison, nous passons 4 à 5 séances par semaine pour la préparation physique, travaillant le système aérobie, l'agilité et la force. Pendant la saison, le planning habituel inclut 2 séances de renforcement musculaire, généralement le mercredi et le vendredi, et 1 séance de préparation général ou spécifique le mardi. Chaque jour, les joueurs travaillent sur l'équilibre, la mobilité articulaire et les étirements en suivant un programme personnel qui correspond à leurs besoins.
Marco: During the pre-season we spend 4-5 workouts a week for physical conditioning, working on aerobic system, agility and strength. The usual schedule during the in-season includes 2 strength workouts, usually Wednesday and Friday, and 1 general\specific conditioning on Tuesday. Every day the players work on balance, joint mobility and stretching following a personal program that matches their needs.


Stevy: Quels sont les principaux problèmes que tu observes généralement chez les joueurs de basket? Comment résous-tu ces problèmes?
Stevy: What are the main physical problems you usually observe in basketball players? How do you solve these problems?


Marco: D'après mon expérience, j'ai noté que beaucoup de joueurs manquent d'un niveau suffisant de force ou ont des déséquilibres musculaires importants entre les agonistes/antagonistes ou bien entre le côté gauche/côté droit du corps. Cela amène habituellement à une grande variété de problèmes: tendinite du genou, douleurs du bas du dos ou entorse de cheville par exemple. Ce que je fais habituellement est d'individualiser le travail de renforcement musculaire dans le but de rééquilibrer les muscles du joueur.  Plus la structure sera forte, moins il y aura de risque de blessure! Un autre problème est lié aux raideurs musculaires. Certains joueurs ne prennent pas le temps de s'étirer, considérant que c'est une perte de tems. Au début de la saison, j'évalue la posture de chaque joueur pour trouver toutes les raideurs ou faiblesses musculaires. C'est le point de départ pour individualiser le programme d'entraînement.
Marco: In my experience I’ve noted that many players lack a proper level of strength or have important muscle imbalances between agonists and antagonists or between the right and the left side of the body. This usually leads to a great variety of problems, form knee tendinitis to low back pain or to higher risk of ankle twisting. What I usually do is to individualize the strength training in order to have a good balance. The stronger is the structure the lower is the risk of injury! Another problem is related to muscle tightness. Some players don’t spend enough time for stretching, considering it a waste of time. At the beginning of the season I usually evaluate each player posture to find out any possible muscle tightness or weakness. This is the starting point to individualize the training program.



Stevy: Quel est ta philosphie concernant le renforcement musculaire pour les joueurs de basket-ball?
Stevy: What is your philosophy considering strength training for basketball players?


Marco: Chaque programme de force pour les joueurs de basket-ball devrait inclure une phase de force maximale en utilisant des exercices basiques comme le squat, le développé couché, le soulevé de terre, les tractions, le développé épaule ou leurs variations (pour les adapter aux besoins des joueurs), c'est-à-dire des exercices poly-articulaires. La force maximale est une capacité générale pour la plupart des sports, et elle doit être entraînée en utilisant des moyens généraux d'entraînement. Seulement après ça, on devrait chercher un développement spécifique de la force (force de départ, force explosive et force réactive), en utilisant des mouvements spécifiques de basket comme les fentes multidirectionnelles, les pas défensifs, les jetés de medecine ball, les sauts, etc. Je n'utilise pas les surfaces instables pour entraîner la force. Premièrement, parce que si tu travailles sur une surface instable, tu peux améliorer la coordination inter-musculaire, c'est à dire améliorer l'efficience et l'efficacité du mouvement, mais tu ne peux obtenir aucun gains de force. Deuxièmement, simplement car faire un squat ou faire tout type d'exercice sur un plateau instable ne ressemble pas à une situation spécifique du basket-ball.
Marco: Every strength program for basketball players should include a maximal strength phase using basic lifts like squat, bench press, deadlift, chin up, shoulder press, or their variations (to adapt them to the players needs) i.e. multi joint exercises. Maximal strength is a general capacity for most sports, and it has to be trained using general training means. Only after that, one should search for a specific strength development (starting strength, explosive strength and reactive strength), using basketball specific movements like multidirectional lunges, defense slides, medicine balls throws, various hoops and jumps, etc. I don’t use unstable surfaces when training strength. First because if you work on an unstable surface you can improve inter-muscular coordination, i.e. you can improve the efficiency and the efficacy of the movement, but you can’t gain any strength development. Second simply because squatting or doing whatever kind of exercise on balance boards don’t recall any specific situation in basketball.


Stevy: Quels sont les exercices principaux que tu utilises pour le travail aérobie?
Stevy: What main exercises do you use for aerobic conditioning?


Marco: J'utilise habituellement cette progression: course continue -> course à la vitesse du jeu -> entraînement par intervalles -> entraînement intermittent -> petits matchs 3c3 ou 4c4 -> matchs en 5c5. Plus le niveau de forme du joueur est faible, plus la méthode d'entraînement que j'utilise est générale. Un joueur en mauvaise forme ou un joueur qui n'a pas récupéré d'une longue blessure commencerait ainsi par une course continue et changerait seulement quand sa forme évoluerait. Un joueur de haut niveau pourrait commencer en pré-saison par de l'entraînement intermittent puis passerait à des petits matchs en 3c3. Les courses continues, la course à vitesse du jeu et l'entraînement par intervalles se font en ligne. L'entraînement intermittent est habituellement effectué sous forme de navettes sur 20-50 m (par exemple: 20-30 sec d'effort/20-30 sec. de repos) avec des changements de direction ou en utilisant une combinaison de mouvements spécifiques (course avant, course arrière, pas défensifs, arrêt, changements de direction).
Marco: I usually use this progression: continuous run -> speed play training -> interval training -> intermittent training ->small games (3vs3-4vs4) -> games (5vs5). The lower is the shape or the player level, the more general are the training means that I use. A player in a bad shape or a player that has to recover from a long injury would start form continuous run and move on when his shape improves. A high level player could start the pre-season from intermittent training and then move to small games. Continuous run, speed play training and interval training include only in-line run. Intermittent training is usually done in the form of shuttles on 20-50m (for example: 20-30” work/20-30” rest) with change of direction, or using a combination of specific movements (run, back pedal, defensive slide, stop, change of directions)

Stevy: Qu'utilises-tu pour contrôler la charge d'entraînement et la fatigue de tes joueurs?
Stevy: What do you use to control the training load and the fatigue of your players?


Marco: J'utilise différents outils. Quand nous travaillons sur le terrain, j'enregistre généralement les séances d'entraînement avec un cardiofréquencemètre. Dans la salle de musculation, j'utilise des accéléromètres et des plate-formes de force pour mesurer la puissance et la vitesse des principaux mouvements d'haltérophilie ou dans les exercices de pliométrie. Je contrôle la variabilité de la fréquence cardiaque pour évaluer le stress général et, en accord avec le médeçin, les joueurs font un test sanguin tous les deux mois pour vérifier le FTCR (free testosterone/cortisol ratio), le fer et le stress oxydatif.
Marco: I use different tools. When we work on the court I usually monitor the training session with heart rate monitors. In the lifting room I use accelerometers and strength plates to measure speed and power in the main lifts or in the plyometric exercises. I control Heart Rate Variability to monitor the general stress and, in accordance with the doctor, players do blood test every two months to check FTCR, Iron and oxidative stress.



Stevy: Quelles méthodes préferes-tu pour optimiser la récupération des joueurs? 
Stevy: What methods do you prefer for optimizing recuperation of players?


Marco: Bien, je pense qu'une bonne nutrition et un style de vie sain sont les clés d'une récupération rapide. Je donne aussi des suppléments alimentaires (prot"ines, glucides, créatine, omega 3, glutamine, antioxydants) aux joueurs pour accélérer la récupération. Le massage et la thérapie pas contraste (bain chaud/bain froid) sont aussi des méthodes que nous utilisons pour la récupération.
Marco: Well, I think good nutrition and a healthy life style are the keys for fast recover. I also give players some supplements (protein, carbohydrates, creatine, omega 3, glutamine, antioxidants) to fasten recovery. Massage and contrast therapy are also part of the means we use for this purpose.


Stevy: Selon toi, quelles sont les priorités pour le développement physique des jeunes basketteurs?
Stevy: According to you, what are the priorities for the physical development of young basketball players?


Marco:  Premièrement, les jeunes joueurs de basket-ball doivent d'abord être considérés comme des athlètes! Je veux dire par là qu'ils devraient être entraînés en utilisant une part importante dédiée à l'entraînement général et donc en évitant une spécialisation précoce. On devrait leur apprendre à faire les mouvements humains basiques de manière efficiente, de savoir soulever des charges proprement, de courir et de sauter de manière naturelle. Seulement après cela, je considérerai les tâches spécifiques au basket.
Marco: Young basketball players must be considered athletes first! I mean, they should be trained using a prevalence of general training means avoiding an early specialization. They should be taught to do the basic human movements in an efficient way, to do the main lifts in a proper form, to run and jump in a natural way. Only after that I would consider basketball specific tasks.


Stevy: Dans les clubs italiens, est-ce que les jeunes font du travail physique? Si oui, à quel âge commencent ils et combien de séances font ils par semaine?
Stevy: In Italian clubs, do young players do strength and conditioning workout? If they do, what age do they start? How many sessions a week do they do?


Marco: Malheureusement, tous les clubs n'ont pas les moyens d'avoir un préparateur physique, spécialement les petits clubs. Mais quand il y en a un, les conseils de l'association qui certifie le préparateur physique incluent des programmes, même pour les enfants, adaptés bien sûr à leur âge et à leurs besoins. Habituellement, l'entraînement physique est inclus dans la séance de basketball, devenant une partie de cette dernière plutôt que d'avoir son propre créneau dans la semaine.
Marco: Unfortunately not all the clubs can afford a strength and conditioning coach, especially the ones in the minors. But when it happens, the guidelines of the association that certifies the basketball strength and conditioning coaches include programs even for kids, of course adapted to their age and needs. Usually strength and condition training is included in the basketball session becoming a part of it rather than having his own space in the week schedule.



Stevy: Que penses tu de la formation des jeunes joueurs de basket-ball en Europe comparée à celle des Etats-Unis?
Stevy: What do you think about young basketball player development in Europe compared to the USA?


Marco: Il me semble qu'il y a une tendance en Europe à mettre l'accent sur les aspects techniques, et aussi que la préparation physique devient de plus en plus spécifique et reliée à la performance. Aux Etats-Unis, il y a une plus grande attention portée au développement général du physique des joueurs et c'est considéré comme une base sur laquelle on peut construire les caractéristiques spécifiques. Selon moi, seuls les joueurs ou athlètes de haut niveau devraient avoir des séances basées sur des besoins spécifiques. Tous les autres devraient avoir une combinaison d'entraînement à la fois général et spécifique.
Marco: It seems the trend in Europe is to emphasize the technical aspects, so also strength and conditioning program are becoming more and more specific and performance related. In the USA there is a greater attention to the general strength and conditioning development and it is considered the basis over which one can build specific characteristics. In my opinion only high level players\athletes should have their workouts based mostly on specific means. All the others should undergo a proper combination of both general and specific training.


Stevy: Penses tu qu'il soit important de commencer à jouer au basket-ball à un jeune âge pour devenir professionnel? Quel est l'âge idéal selon toi?

Stevy: Do you think it is important to start playing basketball at a young age to become a professional player? What is the ideal age?

Marco:  Je pense que tous les enfants devraient pouvoir pratiquer différents sports pour développer un maximum d'habiletés possible et ensuite choisir le sport dans lequel ils se plaîsent. Je dirais que 14-15 ans est encore un bon âge pour commencer le basket afin de réussir à devenir un joueur professionel en considérant que le joueur a eu de nombreuses expériences motrices auparavant.
Marco: I think every kid should be able to perform in different sports to develop as many abilities as possible and then choose one where he\she does better. I’d say 14-15 years old is still a good age to become a professional player provided he\she has had enough motor experiences before.



Stevy:  Merci beaucoup pour tes réponses. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter?
Stevy: Thanks a lot for your answers. Do you have anything else to add?


Marco: Merci Stevy! C'était un plaisir de répondre à tes questions. J'ajouterai deux choses. Premièrement, le vieil adage "pas de douleur, pas de gain" devrait être changer en "pas de douleur, des meilleurs gains". La charge d'entraînement doit être planifiée de la meilleure manière dans le but d'obtenir des améliorations et pas de la douleur.  Deuxièmement,  je me sens chanceux de faire le travail que je fais et d'être à la place où je suis. Travailler avec ces personnes et dans cette ville est une expérience formidable.
Bonne chance pour ta saison.
Marco: Thank you Stevy! It was a pleasure to answer your questions! I would add two things. First, the old “no pain no gain” should be changed in “no pain, better gain”. Training load must be planned in a good way in order to produce improvements and not pain. Second, I feel lucky to do the job I do and in the place where I am. Working with these guys and in this city is an amazing experience!

Good luck for your season!

Merci à Marco pour ses réponses en espérant que cela vous a interessé. 
Thanks to Marco for his answers. I hope readers liked this interview. 

SF