26 févr. 2014

Révolution dans l'apprentissage du Tir au Basket-ball? Les véritables clés de la réussite au tir.

Depuis de nombreuses années, l'apprentissage du tir au Basket-ball se base sur les mêmes recettes par tradition et transmission des connaissances:
  • "Aligne tes pieds dans l'axe"
  • "Ne descend pas ta balle"
  • "Arme ton poignet tout de suite"
  • "Reste droit et retombe où tu as sauté"
Toutes ces consignes n'ont pas trop évolué depuis les premiers tirs au Basket-ball qui se faisaient avec les deux mains. Et si finalement, toutes ces consignes que l'on a eu l'habitude de donner à nos joueurs étaient la raison de la faible présence de tireurs en France.

Grâce à certains coachs, dont Paul Hoover, une nouvelle révolution dans l'apprentissage du tir est arrivée.

Préparez vous à remettre en question toutes vos croyances sur le tir. Vous ne regarderez plus le tir au basket-ball comme avant et vous serez peut être navré d'avoir cherché à modifier les tirs de certains de vos joueurs.
Paul Hoover fait des superbes vidéos très bien expliquées et je me contenterais donc de les placer dans cet article. Il s'appuie sur les vidéos des tirs des meilleurs shooteurs en NBA.

Plusieurs points sont essentiels dans cette révolution de l'apprentissage du tir:


  • "The Turn": la rotation des membres inférieurs lors du tir qui permet d'engager la hanche et l'épaule du bras tireur vers la cible.

  • "The Sweep and Sway": le fait d'avancer les membres inférieurs lors du tir et de retomber au-delà de la zone d'appui pour un meilleur relâchement des membres supérieurs et une meilleure trajectoire. N'oubliez pas que le relâchement du haut du corps est fondamental.



D'autres points sont évoqués par Paul Hoover. Je ferai un autre article sur ces derniers points.

J'espère que cet article pourra participer à la naissance d'une génération de tireurs en France ;-) On peut toujours espérer.

SF

24 févr. 2014

Basketball & Physique: ITW de Xavier Barbier sur la préparation physique chez les jeunes joueurs

Dans cette rubrique Basketball & Physique, je vous propose l'interview de Xavier Barbier, préparateur physique au sein de la Lisses Sport Academie, sur le sujet: la préparation physique chez les jeunes joueurs de basket-ball.

Stevy: Salut Xavier, peux-tu nous décrire ton parcours en tant que préparateur physique?
Xavier: Salut Stevy. J’ai 35 ans. J’ai obtenu en 2003 une Licence en sciences du sport avec une spécialisation en entraînement et performance athlétique. Cela fait presque 10 ans que je m’occupe de la préparation physique de sportifs. Durant cette période, j’ai eu le plaisir de travailler, entre autres, au sein de Pôles Espoirs et Centres d'Entraînement Régionaux (Football américain et Basketball), et plus globalement de m'occuper de la préparation physique de sportifs pro et de haut-niveau dans cinq sports différents (football américain, basketball, VTT-Trial, football et trail).
Actuellement, je fais partie de l’équipe de préparateurs physiques de La Lisses Sport Academie (LSA), une salle unique en région parisienne de 1750 m² dirigée par Nicolas Jeansoulé de l’Université d’Evry Val d’Essonne (91) qui propose à tous des services aussi bien fitness/bien être/santé, que préparation physique et expertise/évaluation physique et physiologique.

Stevy: Penses-tu que la préparation physique soit suffisamment présente dans l’entraînement des jeunes sportifs actuellement en France?
Xavier: Je fais le constat que la préparation physique est plutôt absente de l'entraînement des jeunes sportifs en France. En même temps, il ne pourrait en être autrement puisque les préparateurs physiques sont généralement absents de l'entraînement des jeunes sportifs.
Il y a bien du travail “physique” mais c’est une bouillabaisse imprécise. Cela ne veut rien dire “faire du physique”. Tout de suite on part sur du quantitatif, où le but est de fatiguer le sportif. Rien de mieux pour dégouter de la préparation physique l’athlète dès le plus jeune âge.
Un idiot avec un sifflet peut faire vomir un sportif ou lui donner des courbatures pour 3 jours. Il faut plus de compétences pour donner à un jeune athlète les compétences physiques pour réussir plus tard.

Stevy: A quel âge peut on commencer le travail physique d’après toi?
Xavier: Si l’on s’en tient strictement aux recommandations du modèle de développement à long terme de l’athlète (DLTA), dès 6-7 ans (selon le sexe) on peut proposer du contenu de préparation physique.
Même si, à cette âge, nous restons sur “s’amuser grâce au sport”. C’est le moment le plus opportun pour initier l’enseignement et la pratique de certaines compétences physique de base : courir, sauter, sautiller/gambader, lancer, attraper.
L’enfant qui ne développe pas de savoir-faire physique est très défavorisé. L’absence de développement des fondements du mouvement a aussi pour conséquence que le jeune sportif renoncera sans doute à participer à des activités sportives demandant une certaine maîtrise des habiletés spécifiques, le limitant donc dans ses choix de sports qui seront favorables au maintien de sa santé toute sa vie.
Cela réduit aussi ses chances de s’engager dans la poursuite de l’excellence sportive.
6-7 ans est aussi déjà le début de la première fenêtre optimale au développement de la vitesse linéaire, latérale et multi-directionnelle, notamment de par l’exploration des différents espaces avant, arrière, latéraux, etc.
Le développement de la force grâce à l’utilisation d’exercices liés à la force de son propre corps peut même être envisagé.
Il y a donc beaucoup de possibilités !

Stevy: Pour toi, quelles sont les priorités en terme de développement physique dans la formation des jeunes joueurs ?
Xavier: Je ne parlerais évidemment que du physique et d’un objectif de développement à long terme optimal.
Ainsi, tout dépend de l'âge du jeune sportif et du temps à disposition pour l'entraînement. S’il y a peu de temps, le plus efficace est de se fixer un objectif principal sur une seule qualité physique. Par exemple pour les garçons :
- Entre 6 et 9 ans : vitesse par le jeu
- Entre 9 et 12 ans : habilités fondamentales (lancer, sauter, courir, ...)
- Entre 12 et 16 ans :  vitesse par l'enseignement des mécaniques
A partir de 14 ans  environ, le volume d'entraînement hebdomadaire augmentant généralement, il est aussi important de débuter l'entraînement aérobie.
Quand je parle d’objectif principal, cela ne veut pas dire que la totalité du temps d'entraînement dédié aux qualités physiques doit se focaliser sur cet objectif.
Concernant le volume d'entraînement dédié à la préparation physique, Thomas Drouot sur ton blog était plutôt dans le vrai. Entre 20 et 50% selon la catégorie d'âge et le niveau de pratique.

Stevy: Quels sont les principaux problèmes physiques rencontrés chez les jeunes joueurs de Basket-ball?
Xavier: Mon expérience avec les jeunes se porte sur des joueurs et joueuses de 14 à 18 ans. Celle-ci  m'amène à faire le constat que le jeune joueur de basket-ball présente très souvent des problématiques de mobilité (cheville, hanche), de mouvements primaires (fondamentaux) non maîtrisés ou alors avec de fortes compensations. Ce sont généralement des bombes à retardement en terme de risques de blessure.
Ensuite, les compétences de base de la vitesse sont souvent absentes. Par exemple, comment absorber une force/vitesse, autrement dit décélérer.  
Enfin, il y a souvent des bonnes qualités d’explosivité. Mais cette explosivité s’explique plus par une bonne élasticité/raideur musculaire. Le niveau de force, lui, est moyen.  
Ainsi, lorsque la fenêtre optimale pour le développement de la force se présente, et face à nos problèmes de mobilité et de schéma moteur, l’amélioration de l’explosivité et de la vitesse, par le biais de la force, est un casse tête pour le préparateur physique. De nombreux exercices deviennent un peu trop risqués pour le joueur en raison des compensations que va mettre en place le joueur.
L’origine du problème est bien évidemment le manque d'enseignement des compétences physiques et mouvements fondamentaux. C'est dommage car le joueur de basket-ball est souvent à l’aise sur les efforts dynamiques (où la composante vitesse est importante). Il bénéficierait grandement de l’amélioration des qualités musculaires à l’opposé du spectre force/vitesse, c’est à dire la force. Cela aurait un retour sur investissement positif et  important sur les aspects d’explosivité et de capacité d’accélération.
Après, il ne faut pas uniquement jeter la pierre aux clubs de basket-ball. On sait que les jeunes ne font pas toujours du sport, ou alors en pratiquent plusieurs, avant le début de spécialisation après 14 ans. Le problème est plutôt que l’enseignement des compétences physiques fondamentales est absent des entraînements chez les jeunes dans la grande majorité des sports. Avant 14 ans la préparation physique/athlétique n’est pas spécifique au sport, mais spécifique à l'être humain, l’enfant. Il serait logique de retrouver des contenus assez similaires au même âge pour des sports différents.
Encore une fois, ce n’est pas spécifique au basket-ball. J’ai préparé un sportif pro de 20 ans dans un autre sport majeur. Ce dernier n’avait pas non plus de notions des mécaniques de base pour la vitesse linéaire.

Stevy: Sur une semaine type de 3 entraînements par semaine avec des jeunes, quelle serait ta planification idéale pour le développement physique et comment l’intégrerais-tu dans les entraînements?
Xavier: Pour que ce soit simple à planifier avec l'entraîneur, je proposerais la même organisation à chaque séance.
Le début de l’entraînement serait dédié à une période athlétique :
- échauffement/activation avec une forte orientation sur des mouvements fondamentaux aux poids de corps, du gainage (sur tout les plans) et  du travail correctif (posture, déséquilibre musculaire).
- efforts dynamiques : enseignement des sauts, réceptions, des bondissements (thématique spécifique à chaque séance (linéaire, latérale, multi-directionnelle).
- vitesse : enseignement des mécaniques d’accélération, décélération et changement de direction (redirection) selon la thématique du jour (linéaire, latérale, multidirectionnelle).
Je ne suis pas un grand fan du “renforcement musculaire” poussé pendant la séance basket. J’ai tendance à trouver que cela provoque trop de fatigue et dégrade la qualité technique de la partie basket lors de la suite de la séance. Je préfère que cela soit dissocié de la séance basket, ou alors, prévu avec l'entraîneur dans un objectif précis. En tout cas pas une improvisation “et si je cassais tout le monde en 2 ce soir” parce que j’ai le sifflet et un polo de coach...
La fin de séance serait réservée à un travail énergétique plus ou moins important selon l’âge.
Mais l’important est qu’il y ait un échange permanent entre l'entraîneur et le préparateur physique.

Stevy: Quelles sont les qualités physiques qu'un jeune joueur doit avoir pour arriver au haut niveau? Est-ce un facteur limitant pour arriver au plus haut niveau ?
Xavier: Il faut choisir les bons parents et le bon sport !
La taille et les aspects nerveux (vitesse, force) sont souvent mis en avant car ils seraient fortement déterminés pas des aspects héréditaires et présenteraient donc une faible “entraînabilité”.
Mais je pense aussi que ce sont chez les plus jeunes que tout se joue pour la vitesse, l’agilité et les habilités fondamentales. C’est avant 14 ans que le jeune sportif construit ses schémas moteurs et sa motricité pour le reste de sa vie. L’intelligence motrice est indispensable pour un développement optimal à long terme.


Stevy: Merci pour avoir répondu à toutes ces questions. As-tu une dernière chose à ajouter?
Xavier: Merci à toi pour l’invitation ! Vous pouvez visiter mon blog à l'adresse suivante: http://www.xavierbarbier.com
SF

16 févr. 2014

Paroles de Formateurs: Luka Bassin de Slovenie - Words of youth Coaches: Luka Bassin from Slovenia

Luka Bassin est un coach slovène que j'ai rencontré lors du camp Elite Exposure Camp à Bourg la reine. J'ai bien aimé échanger avec lui lors de ce camp pour essayer de comprendre comment il travaillait en Slovénie. Aussi, je lui ai demandé de répondre à quelques questions sur sa vision de la formation des jeunes en basket-ball.




Stevy: Bonjour Luka, peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton parcours?
Stevy: Hello Luka, can you introduce yourself and tell a little bit about your background?

Luka: Après avoir été joueur dans les équipes de jeunes de l'Union Olimpija, j'ai joué 12 années dans différentes équipes professionnelles de 1ère division en Slovénie. J'ai arrêté ma carrière de joueur à 33 ans. Ma carrière d'entraîneur a commencé à 20 ans et j'entraînais alors l'équipe U14 de l'Union Olimpija. Plus tard, quand j'ai fini l'Université, je suis devenu entraîneur principal du lycée Gimnazija Bezigrad (équivalent du Centre fédéral à l'INSEP) où j'ai coaché Nachbar, les frêres Lorbek, Slokar etc. Après ma carrière de coach, j'ai aussi été coach en Seconde division Slovène et j'ai ensuite reçu une proposition pour m'occuper du programme de formation des jeunes de l'Union Olimpija de 2007 à 2011 (NB: Luka était coach de l'équipe U18 de l'Union Olimpija au Tournoi Euroleague junior à Paris). J'ai ensuite été head coach de LTH Cast (1ère division en Slovénie) et j'ai rejoint cette année le staff de l'équipe pro de l'Union Olimpija en tant qu'assistant coach. De 2005 à 2007, j'ai été assistant de l'équipe nationale de Slovénie U20 (médaille de bronze en 2006) dans laquelle jouaient Goran Dragic, Emir Preldzic, Gasper Vidmar et Mirza Begic...entre autres. Cet été, je vais travailler  avec l'équipe nationale slovène "B". Enfin, je suis très fier de ma rencontre avec Ettorre Messina avec qui j'ai passé 10 jours au Real Madrid en Janvier 2011.
Luka: After my years in Union Olimpija young teams as a player, I played another 12 years in different Slovenian 1st division teams. I finished my career at age 33. My coaching career started when I was 20 and coached U14 team of Union Olimpija. Later, when I finished University I became head coach of Gimnazija Bežigrad high school (close to INSEP in France) where I coached Nachbar, Lorbek brothers, Slokar etc. In meantime (after my playing career) I was also head coach in Slovenian 2nd division teams and then received an offer to run Union Olimpija youth programme from 2007-2011. My next stop was head coach of LTH Cast (1st division team in Slovenia) and before this season I joined Union Olimpija coaching staff and became assistant coach. From 2005 to 2007 I was assistant coach in Slovenia U20 (bronze medal in 2006) where I worked with Goran Dragič, Emir Preldžić, Gašper Vidmar and Mirza Begić…among others. This summer  I’ll work with Slovenia “B” national team. I’m very proud about my relationship with one of the greatest coaches Ettore Messina with whom I spent 10 days during his days in Real Madrid in January 2011.


Stevy: Que penses-tu  de la formation des jeune sjoueurs en Europe et en Slovénie?
Stevy: What do you think about young player development in Europe or in Slovenia?

Luka: C'est un thème de discussion très souvent abordé entre coachs. Je pense que les jeunes joueurs travaillent plus que dans le passé mais il y a moins de joueurs qu'avant. Et nous pouvons dire que les joueurs du passé étaient plus techniques que les joueurs actuels. Les entraîneurs actuels ont plus de connaissances mais le problème est que, dans le passé, les enfants avaient l'habitude d'aller jouer sur les playgrounds (terrains extérieurs) et ils y apprenaient des habiletés techniques et des "ruses" de la rue, tandis qu'aujourd'hui la seule source d'apprentissage se fait lors des deux heures d'entraînement.
Luka: It’s very common theme in coaches’ chats. I think that young players work more than in the past but there are less players in general. And we can say that players in the past were more skilled. Coaches have more knowledge today but the problem is that in the past children used to play a lot playground basketball and learned many tricks and skills “at the street” while today the only “source” of learning is couple of hours at practice.


Stevy: De nos jours, les jeunes joueurs (U23) n'ont plus beaucoup de temps de jeu ni de responsabilités dans la plupart des pays européens. Penses tu que c'est du aux jeunes joueurs qui ne sont pas assez compétitifs ou aux coachs qui ne veulent pas prendre de risques?
Stevy: Nowadays, young players (U23) do not get a lot of playing time and responsibility in most of European countries. Do you think this is due to the young players which are not enough competitive or due to the coaches which do not want to take risks?

Luka: Un peu des deux. De manière certaine, il y a moins de jeunes joueurs globalement et comme je l'ai dit plus haut, la plupart d'entre eux ne sont pas compétitifs ou ils abandonnent trop tôt. Les jeunes joueurs sont gâtés de nos jours et ils ne sont pas prêts au sacrifice nécessaire. Il n'y a pas beaucoup de jeunes qui ont envie de s'entraîner plus de 6 heures par jour.
Je pense qu'il n'y a aucun coach au monde qui ne donnerait pas une chance à un jeune joueur si il le mérite.
Par contre, c'est vrai que c'est difficile pour les coachs de prendre des risques et d'expérimenter car la plupart ont des contrats d'un an, et tous les coachs cherchent à renouveler leur contrat.
Luka: A little bit of both. For sure there are less young players in general and as I said above most of them are not competitive or they give up too early. Young people are spoiled today and they are not willing to sacrifice. There are not many youngsters who want to work 6+ hours a day.

I think that there are no coach in the world who wouldn’t give a chance to young players if he deserves it.

On the other hand it’s tough for coaches to experiment because most of the contracts are “1-year-contract” and normally every coach more or less looks to be as high as possible to earn a new contract.


Stevy: Selon toi, quelles sont les priorités dans la formation des jeunes joueurs?
Stevy: According to you, what are the priorities for the development of young players?

Luka: Cela dépend des jeunes joueurs. Mais en général, en U14, je crois que les joueurs devraient beaucoup travailler le dribble, la passe et le tir, et utiliser ses habiletés dans le 1 contre 1 et le 2 contre 2. Plus tard, en U16, il devrait déjà y avoir des principes offensifs et défensifs, spécialement les notions de spacing et les couloirs de course en contre-attaque. C'est suffisant si les joueurs jouent sur "flex offense" ou sur un jeu de passe simple. En U18, il y a plus d'aspects tactiques mais encore une fois, il ne faut pas oublier les "basiques". Je crois que, finalement, on revient toujours à du 1 contre 1 et à du tir quand nous parlons de basket "réel".   
Il y a un autre point de vue qui est très important je crois: Apprendre aux jeunes joueurs à avoir une bonne attitude, des habitudes de travail et un caractère de gagnant... et le meilleur moyen de faire ça et de contrôler le développement des joueurs est de faire des matchs.
Luka: Depends how young players are. But in general in U14 I believe players should work a lot on basics of dribbling, passing and shooting and using those things in 1:1 and 2:2 plays. Later in U16 category there should be already some defensive and offensive principles, especially spacing and fastbreak running lines. It’s enough if players play flex offense or passing game. In U18 there are more tactical things but again do not forget about basics. I believe in the end there is always 1:1 game and shooting when we talk “real” basketball.

There is another point of view which is very important , I guess: Teach young players to have good attitude, working habbits and winning character…and the best way to do that and control development  is to play games.


Stevy: Quelle est ta philosophie de jeu pour les équipes de jeunes? Est-ce que tu utilises plutôt des systèmes fermés ou des principes de jeu?
Stevy: What is your playing philosophy for youth teams? Do you use closed systems or playing principles?

Luka: J'utilise les deux. Il doit y avoir des systèmes comme je l'ai mentionné plus haut et il doit y avoir des règles dans le but de prévenir une anarchie. Ensuite, nous pouvons ajouter des principes de jeu à ces systèmes. Flex, jeu de passe etc sont des très bons systèmes pour les équipes de jeunes car tous les joueurs jouent à différentes positions. C'est très crucial et important de ne pas séparer les arrières, les ailiers et les intérieurs dans les équipes de jeunes. Nous devons mettre l'accent sur le "spacing" et le "timing". Dans tous ces systèmes, les joueurs peuvent créer pour eux-même ou pour leurs coéquipiers ce qui est très important dans leur développement  pour reconnaître les situations.
Luka: Both. There must be systems as I mentioned earlier and there must be rules in order to prevent anarchy. Then we should add some playing principles to those systems. Flex, passing game etc are very good systems for youth teams because all players play at different position. It’s very crucial and important that we do not separate guards, forwards and big men in youth teams. We should put special focus on spacing and timing. In all these systems players can create for themselves or for teammates which is very important in development – to recognize situations.


Stevy: Quand commences tu à enseigner le pick & roll et les écrans non porteurs?
Stevy: When do you start learning pick & roll and off-ball screens?

Luka: Le pick and roll est une action de basketball qui est très développée dans le basket d'aujourd'hui, donc je pense que nous devrions apprendre le jeu de pick and roll vers 14-15 ans. Mais cela doit être seulement une partie du processus d'apprentissage et une partie de la tactique de jeu. Ce qui est plus important que le pick and roll lui-même, c'est que nous apprenions aux jeunes joueurs que le pick & roll est un jeu à 5, pas seulement un jeu à 2. L'espacement correct des joueurs et l'utilisation du côté de l'aide sur l'action permet d'impliquer les 5 joueurs lors de l'action. Un peu plus tard, nous commençons à apprendre les écrans non porteurs. Le problème est que les joueurs ne sont pas physiquement prêts. Ils ne sont pas assez forts pour shooter après un écran non porteur.
Luka: Pick/roll is basketball action which is involved the most in today’s basketball, so I think we should start teaching pick/roll game at age 14 or 15. But that should be only one part of learning process and one part of tactics. Even more than pick/roll itself is important that we teach young players that pick/roll is 5:5 game, not 2:2 and with proper spacing and help side action we can involve all 5 players in to action. Maybe a little bit later we start to teach off-ball screens. Problem here is that players are phisycally not strong enough to shoot after off-ball screen entry.


Stevy: Combien de séances d'entraînement par semaine ont les équipes de jeunes dans le club de Ljubljana? Habituellement, quel est le planning de la semaine?
Stevy: How many sessions per week youth teams (U16 or U18 for example) train in the club of Ljubljana ? Usually, what is the week training schedule?

Luka: Les équipes U16 et U18 sont plus ou moins la même équipe car il n'y a pas assez de joueurs pour former 2 équipes. Il y a 6-7 joueurs U18 et à peu près 10 joueurs U16. Ils ont 8-9 séances d'entraînements pas semaine et jouent 2-3 matchs par semaine.
Normalement, le lundi matin est libre car il y a un match U18 chaque dimanche soir. Il y a un entraînement le lundi soir, 2 entraînements le mardi, 2 entraînements (ou 1 entraînement et un match amical contre une équipe sénior de Slovénie) le mercredi, 1 entraînement le jeudi et 2 entraînements le vendredi. Il y a des matchs U16 et U18 chaque week-end (il y a deux ans, une équipe de jeunes d'un club pro jouait aussi une équipe senior de 2nde division de Slovénie le samedi soir). Les entraînements du matin durent 1 heure 30 et ceux du soir durent 2 heures. Il y a aussi des séances supplémentaires pour le physique ou juste pour du travail d'appui et d'équilibre.
Luka: U16 and U18 teams  are more or less one team – we simply do not have enough players to form two teams. That’s why we have one team called young team.  There are 6-7 U18 players and about 10 U16 players. Our young team has 8-9 basketball sessions per week and play 2-3 games.

Normally, Monday morning is free because there is U18 game every Sunday evening. There is one practice Monday evening, two practices on Tuesday, two practices (or practice and scrimmage game with some Slovenian senior team) on Wednesday, again one practice on Thursday and two practices on Friday. There are U16 and U18 games during weekend (couple of years ago our young team played also Slovenian 2nd senior division on Saturday evening). Practices are about 1,5 hours in the morning and about 2 hours at the evening. There are some extra sessions in fitness or just some footwork and balance drills.


Stevy: Pendant les entraînements de jeunes, est-ce que tu utilises principalement des exercices de technique individuelle, du jeu réduit (1c1, 2c2 ou 3c3) ou du 5c5?
Stevy: During youth training, do you mainly use individual technical drills, small sided games (1-on-1, 2-on-2, 3-on-3), or 5-on-5 games?

Luka: Je dois dire tous. Ma philosophie est que nous apprenons le 1c0, 2c0 etc.., ensuite nous devons mettre les joueurs dans des situations d'opposition, du 1c1 au 4c4, mais tout ça dans un seul but: jouer en 5c5 et utiliser tout le savoir acquis à la vitesse du match et dans des conditions de match. Et nous devons revenir aux bases régulièrement, dès que l'on peut. Plus les joueurs sont âgés, plus il y aura de 5c5. Un autre aspect de ma philosophie est que les joueurs doivent reconnaître des situations de handicap comme le 3c2, 4c3 et le 5c4 et trouver la bonne décision pour marquer le panier facile - par conséquent, j'aime utiliser des exercices de surnombre dans le processus de formation des jeunes parce que dans ce type d'exercice, on peut voir qui est le vrai prospect (futur joueur).
Luka: Must say all. My philosophy is that we learn 1:0, 2:0 etc., then we should put these situations to 1:1 – 4:4 game but all with one goal – to play 5:5 and use all the knowledge in game speed in game situations. And we should going back to basics all the time, whenever we have time.  The older they are there are more 5:5 game. Another aspect of my philosophy is that players should recognize handicap situations like 3:2, 4:3 and 5:4 and find right decision to score easy basket – therefore I always liked to use handicap drills in development process because in such drills you can see who the real prospect is.



Stevy: Comment enseignes tu le tir chez les jeunes joueurs? Est-ce que tu continue à travailler la forme de tir avec les équipes U16 et U18?
Stevy: How do you teach basketball shooting to young players? Do you still work shooting form in U16 and U18 teams?

Luka: Oui, je crois fortement que nous devons "faire attention" à la technique de tir tout le temps. Par conséquent, j'utilise des exercices de tir en situation statique tout le temps. Cela ne prend pas beaucoup de temps mais cela fonctionne.
Si on considère l'apprentissage aux jeunes joueurs, c'est très important qu'ils sachent la meilleure manière de tirer et comment tirer. Je commence avec les "bases": exercices de finition en position statique (assis sur le sol ou sur la chaise) et mettre l'accent sur les angles de tir, puis des exercices d'appui (ce qui est la partie la plus importante pour moi) et enfin, j'apprends aux joueurs à tirer correctement dans des situations de match.
Ma philosophie est que plus de 50%  des bons tirs viennent des jambes (puissance et équilibre) e il faut essayer d'apprendre aux joueurs que les problèmes de distance de tir peuvent être réglés par de meilleurs appuis (si le tir est trop court) ou par une trajectoire plus haute (si le tir est trop long).
Après ça, il faut simplement beaucoup de travail et de répétitions, " vider" l'esprit et avoir confiance en soi.
Luka: Yes. I’m big believer that we must “take care” of our shooting technique all the time. Therefore I use some static shooting form drills all the time. It doesn’t take a lot of time but it’s working.

Considering teaching very young players it’s very important that they know what is the best way to shoot and how to shoot. I start with basics “release the ball” drills in static way (sitting on the floor or on the chair) and put focus on the angles, later I add footwork (which is by the way the most important part for me) and in the end I teach players to shoot properly from game situations.

My philosophy is that more than 50% of good shooting is in legs (power and balance) and try to teach players that distance could be fixed by better footwork (if shot is too short) or higher rainbow (if shot is too long).

After that is just a lot of work and many repetitions, “clear” head and self confident!


Stevy: Quelles sont les qualités physiques nécessaires pour devenir un joueur professionnel?
Stevy: What are the necessary physical qualities to become a professional player?

Luka: Je pense que la vitesse est le plus important. Par vitesse, je ne pense pas à Usain Bolt mais à la vitesse avec la balle, la vitesse du premier pas et la vitesse du "cerveau". Il y a aussi des qualités telles que l'explosivité, l'endurance, l'équilibre et la coordination etc... mais la vitesse est définitivement la qualité physique la plus importante quand nous recherchons des prospects pour devenir joueur professionnel.
Bien sûr, nous ne pouvons pas parler de basket-ball sans "précision" parce qu'à la fin,  le seul but est de marquer plus de paniers que l'adversaire.
Luka: I think speed is the number one thing. And by speed I do not need and think Usain Bolt but speed with the ball, speed of the first step and “brain” speed. There are also things like explosiveness, stamina, balance, coordination etc., but speed is definitely the most important physical quality to look for when we are looking for prospects to become a professional player.

Of course we cannot talk basketball without precision because in the end it all comes to who score more baskets.


Stevy:  Quelles sont les qualités mentales nécessaires pour devenir un joueur professionnel?
Stevy: What are the necessary mental qualities to become a professional player?

Luka: Les joueurs avec un fort caractère sont très rares de nos jours et je dois dire que les qualités mentales sont aussi importantes que les qualités physiques. Je parlais de confiance en soi juste avant. Les joueurs doivent être courageux et intrépide (voir audacieux ou un peu "méchant" des fois) mais avec une bonne attitude, l'envie de se sacrifier et de travailler plus de 6 heures par jour. Bien sûr, nous cherchons des gagnants pas des perdants, et des joueurs qui ne baisseront pas les bras après une première défaite ou erreur mais attendrons leur chance pour montrer le meilleur au bon moment.
Luka: Players with great character are very rare today and I must say that mental qualities are almost more important than physical. I talked about self confident before. Than players must be fearless (daring or a little bit “dirty” sometimes) with good attitude, willing to sacrifice and work 6+ hours a day. Of course we are looking for winners not losers and players who will not quit after first loss and mistake but will wait for good chance and show the best at the right time.


Stevy: 
Stevy:Do you think it is important to start playing basketball at a young age to become a professional player? What is the ideal age?

Luka: Je pense qu'il est très important que les enfants de moins de 9 ans pratiquent plusieurs sports: des sports de balles aux arts martiaux. Ils doivent aussi passer du temps sur les terrains extérieurs à jouer, à faire plein d'activités physiques pour améliorer la motricité, l'équilibre et la coordination.... et pour apprendre à gagner et à perdre, l'importance de la collaboration avec les coéquipiers etc... L'âge idéal pour commencer à pratiquer le basketball est autour de 9-10 ans, je pense, mais cela doit rester un jeu.
Luka: I think it’s very important that children under 9 play many sports from ball games to martial arts. They should also spend time at playgrounds playing different games and learning different techniques, balance, coordination…and learning to win and lose, importance of collaboration with teammates etc.  The ideal age to start practicing basketball is around 9-10, I guess, but must be still just a game.


Stevy: Merci pour avoir répondu à toutes ces question. Est-ce que tu as quelque chose d'autre à ajouter?
Stevy: Thanks a lot for your answers. Do you have anything else to add?

Luka: Je t'en prie. C'est sympa de répondre à ces question et de partager des connaissances avec les autres. C'est très important pour les coachs de discuter et de partager les pensées et les stratégies dans le but de devenir meilleur. Je crois vraiment que nous devons apprendre et devenir ainsi "plus riche" toute notre vie.
Ma pensée finale aux jeunes joueurs serait: "aime ce que tu fais et investit tout ton temps dedans". C'est la seule façon d'atteindre ton plein potentiel.  N'oublie pas qu'il n'y a pas de raccourcis pour réussi. Par conséquent, ne te contentes pas des entraînements de ton équipe, entraînes toi seul, mais aussi va dans des camps de basket l'été pour travailler avec différents coachs et rencontrer de nouveaux amis.
Luka: You’re welcome. It was nice answering questions and share knowledge with others. It’s very important for coaches to talk, discuss and share thoughts and strategies in order to become better. I’m a big believer that we learn and getting “richer” all our life.

My final thought to young players will be – love what you work and invest your time into it. It’s the only way to reach your full potential. And don’t forget there are no shortcuts to success, therefore don’t practice just during your team’s practices but also use your summertime to join different summer camps, to work with different coaches and meet new friends.


SF

13 févr. 2014

Basket Science: Anne Delextrat, PhD

Basket Science a pour but de vous présenter des informations relatives à la science appliquée au Basket-ball.
Dans ce premier article, j'ai souhaité vous présenter et interroger un(e) des rares chercheur(e)s français(es) travaillant sur le basket-ball: Anne Delextrat, Docteur en Sciences (PhD).
Elle a gentiment accepté de répondre à mes questions et je l'en remercie beaucoup.
Anne Delextrat

Stevy: Salut Anne, peux-tu nous décrire ton parcours universitaire, professionnel et sportif?

Anne: Salut Stevy!
Au niveau Universitaire, j'ai fait un parcours STAPS de Licence à Doctorat entre les Universités de Poitiers, Paris V et Toulon. Après ma thèse, je suis partie en Angleterre pour devenir maître de conférences (Lecturer) en sciences du sport et j'y suis depuis maintenant presque 10 ans. 
Niveau sportif, je joue au basket depuis que j'ai 6 ans. Ça fait donc très longtemps!!!! J'ai joué à différents niveaux, le plus élevé étant Nationale 3 (ça remonte pas mal!). J'ai aussi mon BE1 et j'ai coaché des équipes de jeunes, mais je ne coache plus.


Stevy: Tu as publié plusieurs articles scientifiques sur le basket-ball. Peux-tu nous expliquer ta (ou tes) thématique(s) de recherche concernant le basket-ball.

Anne: J'ai plusieurs thématiques de recherche en sports collectifs, et plus particulièrement en basket. La 1ère est la fatigue et  la gestion de la récupération après une semaine d'entrainement typique ou après un match officiel où l’on intervenait sur différentes modalités de récupération.
Une 2ème thématique se situe au niveau de l'entrainement en endurance et de la répétition de sprints pour le basket-ball.
La 3ème est liée a la prévention de blessures, en particulier les blessures du genou chez les joueuses de sport collectifs.

Stevy: Quels sont les résultats que tu montres à travers ces différentes publications ?

Anne: Alors si je reprends par thématique, les résultats que je trouve les plus intéressants et appliqués sont que les hommes et les femmes ne bénéficient pas de la même manière des différentes techniques de récupération. Les femmes tirent plus de bénéfices de l immersion en eau froide par rapport aux hommes, alors que ceux-ci semblent bénéficier plus du massage.
Au niveau entrainement, j'ai fait une étude récente qui compare des séances d'entrainement type interval training (athlétisme, donc sans ballon) avec des séances de jeu réduit. Cette étude montre que les deux types de séances améliorent la capacité aérobie et la capacité a répéter des sprints. Cependant, il semble qu'il y ait un effet de la position de jeu, avec les joueurs de poste 4 et 5 pour lesquels l'interval training est très efficace (peut être parce que le jeu réduit ne sollicite pas suffisamment l'appareil cardio-vasculaire).
Au niveau de la prevention de blessures, on utilise beaucoup le ratio entre la force des ischio-jambiers et du quadriceps. Il y a un seuil au dessous duquel on considère que les joueuses sont à risque de blessures, et on propose alors des interventions de renforcement musculaire spécifique. Le seul problème c'est qu'on évalue cela en laboratoire avec du matériel assez sophistiqué, donc assez difficile à reproduire sur le terrain. 


Stevy: Sans nous dévoiler tous tes projets, quelles sont les sujets de recherche concernant le basket-ball sur lesquels tu aimerais travailler ?

Anne: En ce moment, je suis en train de travailler sur un projet avec des coachs et préparateurs physiques espagnols (Xavi Schelling notamment) sur la récupération. On fait également de l'analyse de match sur 6 équipes féminines évoluant au plus haut niveau espagnol. En Angleterre, je vais travailler sur la nutrition et les supplements qui peuvent aider a mieux résister a la fatigue musculaire.

Stevy: Pour toi, quelles sont les priorités dans la formation des jeunes joueurs (jusqu'à cadets)?

Anne: Je pense que la basket est avant tout un sport technique, et donc la formation doit développer ces aspects en priorite (dribble, passe et adresse, et technique de déplacement défensif). Le sens du jeu est également important et je suis pour développer le travail par poste de jeu assez tôt. Les qualités physiques sont importantes aussi, mais elles peuvent se développer par le jeu également. 

Stevy: Quelles sont les qualités physiques qu'un jeune joueur doit avoir pour arriver au haut niveau?

Anne: D'après mon expérience, la puissance explosive et l'agilité sont cruciales. La force est importante aussi, bien sur mais elle ne doit pas être développée au dépend de la vitesse (donc la puissance est primordiale). Quand à la vitesse pure, il y a tellement de changements de direction an basket que les joueurs courent rarement à leur vitesse maximale.
Quant a l'endurance, bien sur il faut que les joueurs aient un certain niveau d'endurance, mais cela se développe beaucoup en accumulant les entrainements et matchs. 

Stevy: Sur une semaine type de 3 entraînements par semaine avec des jeunes minimes ou cadets, quelle serait ta planification idéale en termes de développement des qualités physiques?

Anne: Cela dépend du niveau bien sur, mais je mettrais la plus grosse séance de préparation physique (niveau volume, ou si c'est de la pliométrie) en début ou milieu de semaine, pour laisser suffisamment de récupération avant le match.
On récupère assez bien de la musculation en général (cela dépend également du type de séance), donc les séances peuvent se faire avant les entrainements plus techniques.
Quand au travail de vitesse et agilité, je pense que ce n'est pas forcement une mauvaise chose de faire cela proche du match, à condition bien sur que ce soit qualitatif (pas trop de volume), pour que les joueurs aient de bonnes sensations pour la compétition.

Stevy: Lors d'entraînements de jeunes, quelles seraient les situations que tu privilégierais pour optimiser la formation des joueurs ?

Anne: Je pense que le jeu réduit est assez important pour commencer pour que les joueurs prennent des repères sans se perdre dans le jeu a cinq, pour travailler la défense sur porteur de balle, non porteur de balle, aide défensive et autres aspects. Je pense qu'il faut commencer par du 2c2 ou 3c3 pour travailler les fondamentaux. Le travail par poste de jeu et l addresse en situation de fatigue sont aussi très importants je pense. 

Stevy: Est-il nécessaire de commencer tôt le basket pour arriver au plus haut niveau? Quel est l'âge idéal?

Anne: Non je ne pense pas. On a beaucoup d'exemples de joueurs qui ont commencé très tard et évoluent maintenant à haut niveau. Tout dépend des qualités de base. Au niveau des qualities physique, l'aspect génétique joue un role important, et même si le type de fibre musculaire, par example, peut être un peu alteré par l'entrainement, il n'en reste pas moins qu'on ne part pas tous du même point de départ!

Stevy: Merci pour avoir répondu à toutes ces questions. As-tu une dernière chose à ajouter?

Anne: Non, merci beaucoup Stevy


Merci beaucoup à toi Anne pour tes réponses.
Si vous souhaitez avoir les publications d'Anne, vous pouvez cliquer sur le lien suivant:

SF

Paroles de Formateurs: Chris Daniel et Thomas Drouot

Suite au succès rencontré par l'article sur Karim et sa philosophie d'entraînement, j'ai décidé de créer une nouvelle rubrique qui sera récurrente sur le blog et qui s'appellera "Paroles de Formateurs". L'objectif est de donner la parole aux coachs qui ont une expérience de la formation de jeunes.  Les deux premiers coachs formateurs à s'exprimer seront Chris Daniel de la Saint-Charles de Charenton et Thomas Drouot du Paris-Levallois.

                                 Chris Daniel                             Thomas Drouot




Stevy: Bonjour à vous deux, pouvez-vous nous décrire votre parcours en tant qu'entraîneur?

Chris: J’ai commencé à encadrer très tôt mais j’ai vraiment eu la vocation vers l’âge de 27 ans. J’ai passé l’Entraîneur Jeunes, l’Entraîneur Régional et le BE1 en 1 an, en entraînant l’Ecole de Minibasket, des U13F et des Séniors Filles. Puis, une fois le BE1 en poche en 2004, je suis parti sur Paris et j’ai rejoint le Paris Basket Racing pendant 2 ans. J'étais en charge des Cadets Région et assistant sur les Cadets France 1ère division. Cela m’a permis de côtoyer Samy BOUZIT et Christophe DENIS à l’époque.
Ensuite, j’ai rejoint le club de Charenton en 2006 travaillant successivement avec les U13M 1ère division région (2 saisons), l'équipe NM2 en assistant de Germain FIDAMI (3 saisons), les Cadets France 2nde et 1ère division (3 saisons et ½),  les Séniors Filles PERF et ERF (2 saisons), et enfin les Séniors en NM2 depuis cette saison. J’ai passé mon BE2 en 2007 et je l’ai obtenu du premier coup. 

Thomas: J’ai commencé a entrainer à 18 ans à l’Olympique Sannois Saint-Gratien.
Pendant ma première saison, j’ai entrainé les benjamins 2 en département. J’ai ensuite entrainé pendant 2 saisons les Benjamins 1 en région. J'ai en même temps travaillé pendant 3 ans sur la sélection départementale benjamin du Val d’Oise, la première année en tant qu’assistant et les 2 autres en tant qu’entraîneur.
Je suis ensuite parti au Levallois Sporting Club Basket. J’y ai entrainé pendant 3 ans la première équipe minime. Nous sommes passés en 3 ans du championnat départemental au ¼ de finale du championnat de France.
Lors de ma 3ème année avec l’équipe minime, j’entraînais également notre équipe senior créée après la fusion avec le PBR en Nationale 3. La saison suivante, j’ai continué uniquement avec cette équipe senior.
La remontée en PRO A du Paris Levallois nous a permis de recréer un centre de formation (équipe espoir) que j’ai entrainé pendant 4 ans. Au cours de mes 2 dernières saisons, j’étais également l’assistant de l’équipe professionnelle. Depuis cette année, je me concentre à 100% sur cette fonction d’assistant coach.


Stevy: Que pensez vous de la formation des jeunes actuellement en France?

Chris: Pour améliorer la formation des jeunes, je pense que les entraîneurs doivent être plus curieux. Ils doivent aller voir ce qui se fait ailleurs, et pas forcément très loin. Il y a un réel manque d’échanges entre entraîneurs qui ne pourrait qu’améliorer la formation des jeunes si cela évoluait.
Ensuite je pense qu’on est très frileux pour donner leur chance aux jeunes joueurs au niveau professionnel (Pro A et Pro B) et y compris en NM2 ou NM3.
Enfin, il faut augmenter les volumes d’entraînement car on ne s’entraine pas assez en France. On n’a pas assez le goût du travail, de la répétition. Il faudrait plus de classes à horaires aménagés ou de section sportive pour pouvoir concilier études et sport de haut niveau.

Thomas: Je pense qu’elle est très hétérogène. Il y a des endroits en France où il y a du très bon travail de fait et d’autres où le travail effectué est moins bon.
J’identifierais tout de même deux problèmes récurrents :
  • Le niveau moyen des entraineurs de poussins, benjamins me paraît trop faible. Ces 2 catégories sont très importantes et nous voyons souvent de jeunes coachs débutants qui sont souvent livrés à eux même.
  • Notre dernière étape de formation est bâclée. Les jeunes joueurs qui sortent de centre de formation ne trouvent pas de terrain d’expression (à part les meilleurs). Nos jeunes doivent exploser à 20 ans. Nous avons peu de jeunes qui se révèlent sur le tard. En gros, c’est soit la PRO A, soit la Nationale 2 et très rares sont les jeunes qui arrivent à remonter sur des championnats PRO après être passés par la Nationale 2.

Stevy: Est-ce qu'il y a des modifications ou des réformes que vous souhaiteriez concernant les championnats de jeunes ou les filières d'accès au haut niveau? 

Chris: Premièrement, je trouve que la formation s'éloigne un peu de la réalité s’il n’y a pas le spectre de la relégation, si on joue un championnat aseptisé,  car on enlève une partie du stress. C’est le cas en Espoirs, mais aussi en U18 pour les Centres de formation et au CFBB. D’un autre côté, cela permet de mettre des jeunes sur le terrain sans la crainte du résultat mais je m’interroge encore sur ce qui est le mieux.
Ensuite, on s’aperçoit que le système de détection aujourd’hui n’est pas suffisant. Beaucoup de joueurs débutent tard et peuvent passer au travers des mailles du filet.
De plus, on cherche principalement les grands gabarits, laissant des potentiels physiques plus modestes sur le côté, et je pense qu’on ne joue pas qu’avec des grands gabarits ou des athlètes.
Sur le championnat U15M France, la FFBB resserre l’Elite à 48 équipes (contres 72) ce qui me semble être une très bonne idée car beaucoup d’équipes n’avaient pas le niveau et rendaient le championnat moins intéressant pour la formation. Il faudrait étendre cela aux U17M (en prévision apparemment).

Thomas: Je pense que la reforme du championnat de France minime est une bonne chose car ce championnat ne me paraissait pas très intéressant avec peu de matchs serrés.
Le filière pôle puis INSEP me paraît moins efficace qu’il y a quelques années. Je n’ai pas assez creusé la question pour pouvoir donner un avis mais il y a surement une réflexion à avoir.



Stevy: On critique souvent la faible place donnée aux jeunes en Pro A. Selon toi, est-ce due aux jeunes qui ne sont pas compétitifs ou aux entraîneurs qui ne donnent pas leur chance aux jeunes?

Chris: Je vais donner une réponse de normand mais un peu des deux je pense. Il faut faire de la compétition pour progresser, mais aussi jouer contre des joueurs plus forts. En Pro A, quand le président débourse des gros salaires pour ses étrangers, il veut que ces mecs jouent… donc les temps de jeu en sortie de banc sont limités pour les jeunes. Pourtant il y a pas mal de joueurs potentiels en France mais sont-ils suffisamment travailleurs ?! Je ne pense pas. C’est aux entraîneurs d'essayer de changer les mentalités des joueurs, de leur faire comprendre la valeur du travail.
Pour vivre cette situation à un plus bas niveau, au-delà de la confiance que tu donnes aux jeunes, il y a le contexte pour les faire jouer sans qu’ils aient trop de pression au début. On veut peut être trop protéger des fois. Pourtant pour progresser il faut prendre des claques.

Thomas: Les coachs Pro A ont tous une grosse pression de résultat immédiat. Ils sont jugés uniquement sur cette performance. Ils feront donc jouer un jeune si ce jeune aide son équipe à gagner des matchs. A mon sens, peu de jeunes jouent car peu d’entre eux apportent une plus value garantie à leur équipe.
Le plus gros problème est que très peu de jeunes joueurs français jouent un vrai rôle dans des équipes de PRO B ou Nationale 1. Certains joueurs sortant de centre de formation ne sont pas prêts à jouer en PRO A immédiatement mais ils pourraient l’être s’ils évoluaient en PRO B ou Nationale 1 pendant 2 ou 3 saisons.



Stevy: Pour toi, quelles sont les priorités dans la formation des jeunes joueurs (jusqu'à U18)?

Chris: C’est un vaste sujet mais je dirais qu’il faut développer chez les joueurs une grande maitrise technique avec la possibilité de la conserver sur des séquences à haute intensité.
Il faut aussi développer une bonne connaissance du jeu: construire une culture forte et connaitre parfaitement les situations basiques, notamment dans le jeu à 2 et à 3, savoir jouer les renversements et les fixations.
Pour la partie physique, il faut une maitrise complète des appuis, être gainé et insister sur les changements de rythme. Enfin, il faut être compétiteur ! 

Thomas: Avant 16 ans, il est souvent difficile de pouvoir identifier précisément le profil futur de chacun de nos joueurs. La priorité est donc de les faire progresser techniquement dans l’ensemble des fondamentaux individuels et de développer chez eux la lecture de jeu avec des formes de jeu ouvertes.
Entre 16 et 18 ans, nous pouvons avoir une idée plus précise du profil futur de nos joueurs. Pour chaque individu, nous essayons d’identifier les lacunes restantes afin de pouvoir se rapprocher du haut niveau. Les lacunes peuvent être d’ordre technique, physique, mental…
La priorité va être de proposer des contenus d’entraînement qui vont permettre au plus grand nombre de nos joueurs de progresser afin de se rapprocher de leur plus haut niveau. Cela passe forcement, par moment, par un travail par petits groupes ou individualisé.

Stevy: Quelle est ta philosophie de jeu pour des catégories de jeunes?

Chris: Elle est basée sur la construction de la culture de jeu et sur la prise d’initiative : le jeu appartient aux joueurs! Je prône un basket total avec des intentions fortes. Je n’aime pas l’hésitation, je préfère qu’on se plante vraiment, on apprend mieux, donc une prise d’initiative permanente avec la lecture du jeu. Je suis adepte d’un basket en mouvement et rapide (ballon et joueurs) avec des prises de tirs dès qu’on est ouvert. Enfin, défensivement j’insiste sur la responsabilité des duels.

Thomas:  A mon sens, les jeunes doivent avoir la volonté de jouer le jeu rapide et la transition. Sur demi-terrain, des principes de jeu ou des formes de jeu « ouvertes » me paraissent intéressantes afin de développer leur lecture de jeu.
Défensivement, j’ai toujours insisté sur une très forte intensité défensive avec un pressing tout terrain ou une défense très agressive sur demi terrain. Des stratégies défensives assez simples mais où les joueurs vont pouvoir développer la volonté de remporter le duel et pas toujours se reposer sur les aides défensives.



Stevy: Sur une semaine type de 3 entraînements par semaine avec des jeunes, quelle serait ta planification idéale?

Chris: Sur le 1er entraînement: Travail de footwork, Fondamentaux individuels, Jeu à 2 et à 3
Sur le 2nd entraînement: Travail de Footwork, Travail physique, Jeu à 3, Jeu de transition, Tirs en quantité
Sur le 3eme entrainement : Travail de Footwork, Tirs, Jeu à 5 (fondamentaux collectifs, jeu d’écrans à partir de U16 voir U15).
Il ne faut pas oublier la notion de plaisir lors des entraînements. On doit être exigent mais il faut cultiver la prise de plaisir. Mais je pense aussi qu’on prend plus de plaisir quand on est performant.

Thomas: Il n’y a pas forcement de planification idéale et cela dépend de la catégorie, du niveau de ton groupe et de leur potentiel.
Si je reprend ce que nous faisions avec les espoirs du Paris Levallois qui ne pouvaient s’entraîner qu’une fois par jour, nous nous approchions de :
* 20 % de travail physique (en salle de musculation ou sur le terrain)
* 20 % d’adresse
* 25 % sur les fondamentaux avec beaucoup du travail en 1C1
* 15 % sur les fondamentaux pré tactiques avec du jeu à 3 ou à 4
* 20 % sur notre collectif offensif et défensif à 5 contre 5



Stevy: Lors d'entraînements de jeunes, quelles sont les situations que tu privilégie (travail technique à vide, travail de 1c1, travail de 2c2 ou 3c3, travail de 5c5)

Chris: Je mets très vite de l’opposition pour ne pas décontextualiser trop longtemps. J’affectionne le jeu à 3 car il est déjà très riche tactiquement pour des jeunes et très formateur selon moi. Les espaces étant plus grands, cela favorise la créativité du porteur de balle. Et je commence par beaucoup de manipulation pour développer l’aisance avec ballon (tirs, passes, dribbles).

Thomas: J’utilise toutes ces formes de travail en fonction des besoins de mes joueurs et pas forcément de façon linéaire. Je peux commencer par mettre en place une forme de jeu et la faire jouer en 5c5 pour ensuite revenir sur un travail à vide sur un problème technique et repasser par le 1c1 voire le 3c3 avant de revenir à du 5c5. Il faut essayer de donner du sens à chaque partie de son entrainement afin de garder un niveau de concentration et d’investissement important chez le jeune joueur.



Stevy: Comment abordes tu l'apprentissage et le perfectionnement du tir chez les jeunes?

Chris: Je pense qu’il faut individualiser le travail même s’il y a des basiques. Je ne modifie pas trop une gestuelle qui fonctionne même si elle n’est pas trop académique, ce qui m’intéresse c’est la capacité du joueurs à utiliser ce tir à son niveau de jeu et au-dessus.
Ensuite, je prône un travail de quantité et j’essaie d’inculquer aux joueurs la capacité à se corriger.
J’aime organiser des concours de tirs pour développer l’aspect compétitif aussi.
Enfin, je contextualise en mettant de l’opposition.

Thomas: J’essaye d’abord de corriger leur gestuelle afin de les amener le plus possible vers un geste technique parfait.
Ensuite, un gros travail de répétition afin de fixer cette gestuelle.
Enfin, je rajoute des contraintes afin de se rapprocher le plus possible des situations de matchs. Ces contraintes peuvent être : le faire tirer dans les situations que nous retrouverons dans nos formes de jeu, mettre de la pression sur la réussite, mettre une opposition défensive plus ou moins élevée, imposer une certaine vitesse d’exécution…



Stevy: Quelles sont les qualités physiques qu'un jeune joueur doit avoir pour arriver au haut niveau?

Chris: Une très grande qualité d’appuis, un corps solide pour supporter la charge de travail et les contacts, une capacité d’explosivité importante.

Thomas: La qualité physique la plus importante est la capacité à ne pas se blesser. Certains joueurs se blessent très fréquemment même en faisant une préparation physique adaptée, et en cas de blessure, ils vont mettre plus de temps à récupérer. Ce côté fragile pose un gros problème car il ne permet pas au jeune d’avoir un gros volume d’entraînement.
Ensuite, un jeune a forcément plus de chance de réussir s’il est grand, explosif, costaud, résistant et souple mais le plus important est d’arriver à optimiser son potentiel physique et d’avoir un jeu qui correspond à son physique.
Il y a de nombreux exemples à haut niveau de joueurs faibles dans une composante du physique et qui compensent en étant dominant sur une autre composante du physique et/ou par des habiletés techniques au dessus de la moyenne.


Stevy: Quelles sont les qualités mentales qu'un jeune joueur doit avoir pour arriver au haut niveau?

Chris: Être travailleur, déterminé/motivé, rigoureux (faire les choses avec précision), discipliné, avoir une capacité régulière à se remettre en cause (sortir de son confort) et être un compétiteur.

Thomas: Si un jeune joueur veut réussir à atteindre son plus haut niveau, il doit être engagé dans sa pratique de basket et pas faire du basket pour passer des bons moments avec ses potes ou parce que ça aide avec les filles d’être basketteur.
Cet engagement peut se définir par :
- la capacité à être rigoureux avec soi même qui me paraît très importante pour un jeune qui veut réussir.
- le fait d’être travailleur, avoir envie de passer des heures à la salle afin de développer ses points forts et d’améliorer ses points faibles.
- avoir confiance en soi (dans une certaine mesure) aide également les jeunes joueurs a progresser rapidement.


Stevy: Est-il nécessaire de commencer tôt le basket pour arriver au plus haut niveau? Quel est l'âge idéal?

Chris: Je ne pense pas. Tout dépend de la capacité de travail du joueur. L’essentiel est la capacité à comprendre et transférer. Je pense que pour être un bon basketteur, il est judicieux d’avoir pratiqué l’athlétisme et même un sport de raquette comme le tennis ou le badminton (pour les changements de direction sans le contact avec l’adversaire). On peut donc commencer par ces sports au départ puis arriver plus tard au Basket.
Après l’idéal, c’est sans doute de faire les deux sports assez jeune vers l’âge de 5-6ans, mais sans trop en faire non plus. Il faut que cela reste avant tout ludique quand on est très jeune. 

Thomas: Plus un jeune joueur commence tôt le basket plus il a de chance de réussir à atteindre son haut niveau. L’apprentissage d’habiletés motrices est plus facile pour un jeune de 8-10 ans que pour un jeune de 17 ans. Plus un jeune commence tôt plus il aura d’heures d’entrainement derrière lui, plus il vivra d’expérience basket et plus il aura de chance de réussir.
Cependant, dans mon expérience au sein du centre de formation du Paris Levallois, j’ai entrainé plusieurs qui sont devenus professionnel alors qu’ils ont commencé le basket de façon structuré tard (16-18ans). Ces jeunes ont réussi à devenir professionnel grâce à une qualité d’écoute et une volonté de travailler supérieure à beaucoup de joueurs de leur catégorie d’âge qui avaient commencé le basket très tôt et pour certains déjà connu beaucoup d’expérience comme les pôles ou les équipes de France jeunes. Ces jeunes étaient conscients de leur retard et ont fait beaucoup d’effort pour le rattraper.
L’idéal serait de commencer très tôt mais de ne jamais se croire arriver et de continuer à essayer de progresser un maximum à chaque entrainement.


Stevy Merci pour avoir répondu à toutes ces questions. As-tu une dernière chose à ajouter?

Chris: Je veux juste dire qu’il faut que les entraineurs de jeunes échangent plus entre eux et soient curieux pour aller chercher des idées ailleurs afin de se renouveler et de se remettre en question. C’est, selon moi, fondamental dans notre métier car entraîner est un métier, pas un loisir, même si on peut y prendre beaucoup de plaisir.
Et je voulais te remercier pour ce blog qui est pour moi une interface d’échanges justement et qui ne peut que nous enrichir les uns les autres. 

Thomas: Pour être le meilleur formateur possible, il faut faire l’effort de comprendre ses joueurs. Il ne faut pas s’intéresser uniquement au joueur de basket. Il faut essayer de découvrir l’adolescent ou le jeune homme qu’il y a derrière. Cela peut passer par l’observation des joueurs dans la vie de groupe et par des entretiens réguliers.
Si nous arrivons à bien cerner le joueur, nous pourrons mieux le guider vers un épanouissement dans sa pratique du basket et mieux le pousser dans ses retranchements afin que sa progression soit optimale.


Merci beaucoup à vous deux pour avoir pris du temps à répondre à mes questions.
Je suis sûr que de nombreux coachs et joueurs seront intéressés par vos réponses.

SF